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S.E.M. Mohamed Siad Doualeh lors du Débat Général sur la Revitalisation des travaux de l’Assemblée Générale

Date: 
Wednesday, 09 March 2022

DEBAT GENERAL SUR LA REVITALISATON DES TRAVAUX

DE L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES

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DECLARATION AU NOM DU GROUPE DES AMBASSADEURS FRANCOPHONES

PRONONCEE PAR SON EXCELLENCE M. MOHAMED SIAD DOUALEH

AMBASSADEUR, REPRESENTANT PERMANENT

DE DJIBOUTI AUPRES DES NATIONS UNIES,

PRESIDENT DU GROUPE DES AMBASSADEURS FRANCOPHONES

 

 

 

Monsieur le Président,
 
J’ai l’honneur de m’exprimer aujourd’hui en ma qualité de président du Groupe des Ambassadeurs francophones, qui réunit des pays de tous les continents. Le Groupe francophone a notamment pour objectif de consolider le multilinguisme à l’ONU et d’agir pour une diversité mieux prise en compte dans le système multilatéral, dans l’ensemble des processus et programmes des Nations Unies.
 
Le multilinguisme a été consacré à de nombreuses reprises par l’Assemblée générale comme une valeur fondamentale de l’Organisation des Nations Unies. A l’heure d’un nouveau débat sur la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, nous devons rappeler que  le multilinguisme est aussi un levier de mobilisation des Etats et un gage d’efficacité, de confiance dans l’action onusienne, de transparence et d’appropriation nationale de l’action multilatérale.
 
La vitalité des travaux de l’Assemblée générale dépend de sa capacité à permettre un dialogue réel entre les Etats. Les décisions et recommandations qui en sont issues doivent être le fruit d’un travail concerté des Etats membres. Le multilinguisme est dans ce sens au fondement d’un multilatéralisme effectif ; il est nécessaire au maintien des équilibres, à la dignité et à l’égalité de tous les Etats membres.
Loin d’être perçu comme un prérequis, le multilinguisme à l’ONU est généralement perçu comme une contrainte, notamment une contrainte budgétaire. Cet état d’esprit doit changer.
 
C’est le sens de la mobilisation du Groupe des Ambassadeurs francophones aux côtés du Groupe des amis de l’espagnol dans le cadre des consultations en cours sur le projet de résolution de l’Assemblée générale sur le multilinguisme.
 
C’est le sens par ailleurs de notre plaidoyer pour que le multilinguisme, qui ne fait l’objet d’aucune mention dans « Notre programme commun », occupe une place centrale dans la mise en œuvre de cet agenda qui sera au cœur de l’action multilatérale pour les années à venir.
 
Deux objectifs nous paraissent prioritaires :
 
1. Garantir le plein respect du multilinguisme dans les travaux de l’Assemblée générale et de ses organes subsidiaires tout d’abord, et en particulier lors des processus de négociation qui sont le lieu de l’engagement tangible des Etats membres. L’Assemblée générale est vouée par essence au dialogue et à la délibération. Chaque pays doit disposer des mêmes opportunités de prendre part aux débats dans les langues officielles de l’ONU. La fourniture des services d’interprétation est dans ce sens indispensable à la revitalisation de nos travaux. Le multilinguisme est le gage de la participation pleine et entière des Etats membres et de leur engagement continu. Ne nous y trompons pas. Nombre de délégations appellent aujourd’hui à la fourniture des services d’interprétation dans toutes les enceintes et au respect de leurs droits linguistiques.   
 
2. Développer, par ailleurs, une communication multilingue sur les événements organisés par la présidence de l’Assemblée générale et veiller à ce que ces temps forts de l’action multilatérale associent des expertises d’horizons linguistiques plus variés. Ce point fait écho au défi que représente la pleine intégration du multilinguisme dans les processus de recrutement à l’ONU, afin de permettre aux Nations Unies et notamment aux services de l’Assemblée générale de disposer d’un personnel multilingue.
 
Trop souvent par ailleurs les informations sur les événements organisés sous l’égide de la présidence de l’Assemblée générale ne sont disponibles que dans une seule langue sur les différents supports de communication qui les accompagnent et qui sont projetés aux yeux du monde entier. Cette situation porte atteinte au principe de la parité des six langues officielles de l'Assemblée générale, et donne l’idée que les Nations Unies ne parlent qu'une seule langue.
La crise sanitaire nous a montré à quel point le multilinguisme est fragile, et combien sa prise en compte, ou non, renforce ou amoindrit la portée de l’action internationale.
 
Il est aujourd’hui indispensable de rétablir un équilibre et de promouvoir le multilinguisme dans le fonctionnement comme dans les travaux de l’Assemblée générale.
 
Je vous remercie.