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His Excellency Mr. Mahmoud Ali Youssouf addresses the General Debate of the 73rd Session of the United Nations General Assembly

Date: 
Thursday, 27 September 2018

DISCOURS PRONONCE PAR

SON EXCELLENCE MONSIEUR MAHMOUD ALI YOUSSOUF

MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES

ET DE LA COOPERATION INTERNATIONALE

CHEF DE LA DELEGATION DJIBOUTIENNE

DEVANT LA 73EME SESSION DE

 L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES

THEME : «FAIRE DE L’ONU UNE ORGANISATION POUR TOUS : UNE FORCE MONDIALE FONDEE SUR DES RESPONSABILITES PARTAGEES, AU SERVICE DE SOCIETES PACIFIQUES, EQUITABLES ET DURABLES»

LE JEUDI 27 SEPTEMBRE 2018

                                        

BismiAllahi Rahmaan Rahim

Excellences,

Madame la Présidente,

Mesdames et Messieurs,

D’emblée, je voudrais vous exprimer nos chaleureuses félicitations pour votre élection en qualité de Présidente de la 73ème session de l’Assemblée Générale. 

Les nombreuses qualités que vous réunissez nous confortent dans notre conviction profonde que vous accomplirez avec succès votre mission au service des Nations du monde.

Djibouti se félicite de votre élection à la présidence de l’Assemblée générale à plus d’un titre, vous êtes la 4ème femme à occuper ce poste en 73 ans. 

Vous pouvez, bien sûr, Madame la Présidente, compter sur le soutien de mon pays dans l’accomplissement de votre mandat.

Je tiens également à saluer l’action vigoureuse, la foi militante et l’engagement de votre prédécesseur, Mr. Miroslav Lajčák.

Il me plait aussi de féliciter le Secrétaire Général, M. Antonio Guterres, pour ses nombreuses initiatives pour faire avancer l’agenda des Nations Unies ainsi que le plan ambitieux de réformes du système conçu et développé avec l’appui des Etats Membres. 

Même s’il y a un consensus sur la nécessité de réformes en vue de rendre notre organisation plus efficace, il n’a pas toujours été aisé de convaincre et de vaincre  les résistances et les pesanteurs auxquelles font souvent face ce type d’entreprises majeures.

Madame la Présidente,

En dépit d’améliorations dans un certain nombre d’indicateurs comme la hausse de l’espérance de la vie,  des niveaux de vie et la réduction drastique du taux d’extrême pauvreté au niveau mondial, la validité du constat que nous posions l’année dernière devant cette même Assemblée Générale demeure.

Même si la croissance se renforce dans certaines parties du monde les risques d’assombrissement des perspectives sont prépondérants.

Les perspectives d’expansion de l’économie augmentent les risques d’aggravation des tensions et de conflits commerciaux.

Les inégalités criantes persistent et les bouleversements géopolitiques majeurs en cours génèrent une incertitude croissante. 

De même,  la persistance et la complexification de certains conflits, constituent un motif de préoccupation majeure.

Excellences,

Madame la Présidente,

Mesdames et Messieurs,

Le nombre de ceux qui quittent leur pays en raison de menaces qui pèsent sur leur vie ne cesse de s’accroitre – Celles et ceux à la recherche d’une vie meilleure, parfois au péril de leur vie, et qui prennent la mer sont de plus en plus nombreux. 

Ce flux migratoire a contribué involontairement à l’émergence d’un débat politique âpre dans certains pays du Nord. 

Des débats d’une telle virulence qui, pris à la lettre et sans une dose de distance critique, pourraient, remettre en cause, le sentiment d’appartenance à une humanité commune liée par la responsabilité commune de bâtir ensemble un monde meilleur !

La crise du multilatéralisme dont nous faisons le constat, les tendances protectionnistes que nous observons,  la tentation palpable du repli autarcique parfois autistique sont les conséquences de cette idéologie émergente.

Elle présupposé qu’’il ne faut compter que sur soi, qu’on ne peut compter que sur soi, contredisant ainsi la sagesse philosophique du « je est un autre »  d’où l’importance d’un thème (faire de l’ONU une organisation pour tous : une force mondiale fondée sur des responsabilités partagées, au service de sociétés pacifiques, équitables et durables) qui nous est proposé pour guider notre réflexion collective.

La compilation de l’ensemble de nos propositions et contributions pourraient constituer les éléments d’un manifeste pour renouveler et restaurer la foi et le crédit que nos populations accordent au système des Nations Unies et en sa capacité de répondre aux problèmes qui sont les leurs.

Madame la Présidente,

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Djibouti se félicite du fait qu’en réponse à chacun des périls que nous avons mentionnés ci-dessus, la communauté internationale s’est mobilisée et conçue des réponses, développés des plans d’action dans le cadre de processus inter-gouvernementaux particulièrement bien menés.

Parmi ces succès, je voudrais citer :

  1. L’adoption des réformes engagées par le Secrétaire Général, dans les trois domaines clés :
    1. Le repositionnement du système de développement onusien dans la mise en œuvre de l’Agenda 2030 pour l’humanité
    2. La réforme de la gestion
    3. Et celle de l’architecture de paix et de sécurité

Il conviendrait également de souligner la finalisation, à l’issue d’un processus ouvert, transparent et inclusif le Pacte Mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière dont l’adoption est prévue à Marrakech en décembre prochain.

De même, nous considérons comme un développement majeur, la finalisation du Pacte Mondial pour les Réfugiés qui sera soumis à l’examen de l’Assemblée Générale lors de cette session.

Madame la Présidente,

Mesdames et Messieurs,

Les réfugiés constituent une catégorie particulièrement vulnérable et les Nations Unies, à défaut de pouvoir résoudre durablement  les causes des conflits à l’origine de leur exil, doivent répondre de manière adéquate à leurs besoins.

Les efforts de mise en œuvre de l’Agenda 2030 nous encouragent et nous motivent.

La dynamique en cours afin de s’approprier et intégrer les ODD dans les efforts de planification ainsi que les efforts institutionnels fournis par les pays mérite d’être vigoureusement poursuivie !

Il s’agira d’approfondir la réflexion et les échanges, d’instaurer des cadres participatifs et de nouveaux modèles de partenariats.

Il convient de réorienter les investissements dans le renforcement des collectes des données relatives au développement durable et celles liées aux statistiques sur le genre, la santé, l’éducation, et l’environnement.

Djibouti sera heureuse de présenter bientôt son examen initial volontaire et considère cet effort d’introspection salutaire.

De même, nous accueillons favorablement les éléments de la stratégie prônée par le Secrétaire Général pour mobiliser des ressources accrues pour le financement de l’Agenda 2030.

A cet égard, permettez-moi de le souligner de nouveau, il faudra non seulement penser à des stratégies de financement novatrices, à garantir un flux accru d’investissements directs étrangers mais également maintenir les engagements pris en matière d’aide au développement.

Madame la Présidente

Excellences

Mesdames et Messieurs,

La plus grande menace de la mise en œuvre de l’agenda transformateur est sans nul doute le conflit et la violence.

Les conflits dans plusieurs parties du monde continuent à alourdir le bilan de morts et la nature des défis spécifiques qu’ils posent devront mobiliser l’attention soutenue de la communauté internationale. L’expansion du terrorisme et du crime international organisé compliquent davantage les situations déjà fragiles et exigent des réponses différentes  de celles proposées par les opérations de paix conventionnelles et « mettent en crise » les outils de négociations diplomatiques à notre disposition.  Il est urgent d’examiner de manière approfondie ces mesures.

Contrastant avec ce tableau sombre, la Corne de l’Afrique a connu une succession de développements positifs historiques qui sont de nature à générer des dividendes pour la paix, la réconciliation et le développement économique.  Nous avons salué le rapprochement entre l’Ethiopie et l’Erythrée qui a mis fin à deux décennies d’une situation de  « ni guerre, ni paix » et qui inaugure une nouvelle ère de paix, d’amitié et de coopération entre les deux pays.  Les répercussions positives pour les autres conflits interétatiques dans les pays de la région ont été rapides et nous l’espérons conséquents.

A cet égard, je souhaiterais informer cette auguste assemblée que les Présidents de Djibouti et de l’Erythrée se sont réunis le 17 septembre à Djeddah, sous les auspices de sa Majesté le Roi Salman bin Abdulaziz Al Saud de l’Arabie saoudite et ont convenu d’ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre les deux pays frères.  A l’issue de cette réunion et grâce aux efforts inlassables du Roi d’Arabie Saoudite et de SE Dr Abby Ahmed, Premier Ministre Ethiopien, ils ont convenu de poursuivre le dialogue entamé en vue de trouver une issue pacifique aux questions en suspens y compris le litige frontalier et les prisonniers de guerre.

Nous nous félicitons aussi de l’Accord de paix signé entre  le Président Salva Kiir et le Chef de la rébellion le 12 septembre à Addis-Abeba sous les auspices de l’IGAD, et, formons le vœu qu’il puisse être mis en œuvre de manière totale et sans réserves.  Le peuple sud-soudanais n’a que trop souffert !  Il mérite la paix et la possibilité de construire un avenir meilleur.

Nous sommes encouragés par ces progrès immenses accomplis par la Somalie en vue de construire des institutions de gouvernance solide et de restaurer la paix, la stabilité et la croissance économique.  Tout en reconnaissant les progrès significatifs accomplis, il est impérieux d’identifier et de combattre ensemble les acteurs se posant en entraves à la normalisation politique, en particulier le groupe terroriste Al-Shabab et tout mettre en œuvre afin de bâtir une meilleure cohérence et unité d’action entre le Gouvernement fédéral et les autres unités fédérales.  Nous saisissons cette opportunité pour rendre hommage aux troupes de l’AMISOM dont le rôle crucial a été amplement démontré sur le terrain.  L’appui de l’AMISOM aux  forces somaliennes est crucial afin que le transfert des responsabilités en matière de sécurité puisse se faire dans les meilleures conditions.

La question de la Palestine doit continuer à mobiliser la communauté internationale. Il n’y a pas d’alternative à la solution à deux Etats. Par ailleurs, la question des refugies palestiniens doit également interpeller la conscience de tous.

Je ne manquerais pas ici de rappeler les souffrances du peuple Rohingyas, qui subit aujourd’hui, tel que la communauté internationale le voit, une épuration éthique. Il est important de faire pression sur le gouvernement du Myanmar pour qu’il puisse accepter le retour des refugies Rohingyas.

Les Nations Unies, Mesdames et Messieurs, ont apporté une contribution significative dans les efforts de maintien de la paix et de la sécurité internationale.  L’ONU a joué un rôle crucial dans la promotion de la coopération internationale entre les Etats.  Il est de notre responsabilité à tous de renforcer son rôle, d’en faire une « force mondiale ».

Djibouti est disposée à travailler aux cotés des autres nations du monde à l’émergence d’un monde plus sûr, plus solidaire et plus prospère.  L’enjeu est de taille ! L’exhortation est pressante.

Vive les Nations du monde ! Vive les Nations Unies !

                                        Je vous remercie de votre attention.