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Déclaration du Burkina Faso au Débat général de la Soixantième Session de la Commission de la Condition de la Femme (New York, 14 - 24 Mars 2016)

вторник, 19 апреля 2016

Déclaration Du Burkina Faso Prononcée par  Madame Laure ZONGO/HIEN Ministre de la Femme, de la Solidarité et de la Famille

New York, le 16 mars 2016

 

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais, au nom de la délégation du Burkina Faso, saisir l’opportunité que m’offre cette tribune pour vous présenter ainsi qu’aux autres membres du bureau mes vives félicitations pour votre élection à la tête de cette 60ème session de la Commission de la Condition de la Femme.

Ces félicitations s’adressent également au Secrétaire Général pour la qualité des rapports produits. Ma délégation prend note des recommandations qui y figurent.

Ma délégation fait sienne les déclarations faites par les Représentants de la Tanzanie et de la Thaïlande, respectivement au nom du Groupe Africain et du Groupe des 77 et la Chine.

Monsieur le Président,

Le Burkina Faso se félicite de l’adoption, le 25 septembre dernier, du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui accorde une place de choix aux questions liées à la promotion de la femme. Pouvait-il en être autrement quand dans bon nombre de pays, les femmes représentent plus de la moitié de la population ?

De ce point de vue, il convient de souligner que la contribution des femmes au développement socio-économique est salutaire lorsqu’elles ont accès aux activités génératrices de revenus et jouissent des mêmes droits économiques, politiques et civils que les hommes.

La mise en œuvre du nouvel Agenda 2030,programme d’envergure mondiale, requiert plus de synergie, de coordination, de cohérence et de solidarité agissante notamment pour l’atteinte de l’objectif 5 exclusivement consacré « à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et les filles ».

Monsieur le Président,

Mesdames et messieurs,

A l’instar des autres pays du monde, le Burkina Faso s’est davantage engagé dans la promotion de l’autonomisation de la femme et ce, depuis la Déclaration et le Plan d’action de Beijing puis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Des progrès remarquables ont été réalisés depuis lors tant aux niveaux législatif et institutionnel que politique et socio économique.

Aux nombre de ces avancées, il m’est particulièrement agréable de porter à votre attention :

  • l’institutionnalisation d’un quota de 30% en faveur des femmes sur les listes aux élections législatives et municipales ;
  • l’adoption d’une politique nationale genre ;
  • l’adoption de la loi portant régime foncier rural qui vise à améliorer l’accès et le contrôle des femmes au foncier rural ;
  • l’adoption de la loi portant prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et des filles et prise en charge des victimes ;
  • l’application de mesures incitatives à la scolarisation des filles ;
  • la mise en œuvre d’un Programme de Renforcement de la Mécanisation Agricole et d’un Programme Spécial de Création d’Emploi pour les Jeunes et les Femmes entre 2011 et 2015. Ces deux programmes ont permis de doter 25.920 femmes en équipements de production, de transformation et de conservation et en animaux de trait ;
  • l’ouverture d’un Guichet Spécial d’Appui à l’Entreprenariat Féminin ;
  • la mise en place d’un  Fonds d’Appui aux Activités Rémunératrices des Femmes grâce auquel des crédits d’un montant d’environ  39.823.746 dollars US ont été accordés à 3.613 promotrices individuelles et 5922 associations/groupements féminins au cours de la période 2014-2015 ;
  • l’adoption de la Stratégie Nationale de Promotion de l’Entreprenariat Féminin dont l’objectif est de contribuer à l’autonomisation des femmes au cours de la période 2015-2025 ;
  • la célébration de la journée internationale des femmes sous différentes thématiques relatives à l’autonomisation économique des femmes depuis 2013.  

Monsieur le Président,

Les progrès remarquables réalisés ne doivent pas nous faire perdre de vue les nombreux défis qui demeurent hélas encore pour faire de l’autonomisation de la femme, une porte d’accès au développement durable. En effet, le difficile et l’inégal accès aux services sociaux de base et à la micro finance restent toujours le lot quotidien de nombreuses femmes. A cela s’ajoutent les discriminations de toutes sortes et la violence basée sur le genre qui constituent autant d’obstacles à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.

Monsieur le Président,

L’année 2016 entame la mise en œuvre de cet ambitieux et noble objectif. Il est donc crucial que la volonté politique, l’engagement et l’esprit d’humanité et de partenariat qui ont caractérisés les négociations et l’adoption du nouveau référentiel mondial, soient maintenus et renforcés pour assurer sa mise en œuvre effective.

C’est pourquoi le Burkina Faso renouvelle son adhésion et son engagement à accélérer la mise en œuvre du Plan d’action de Beijing et de l’Objectif 5 des ODD qui vise à « Parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation de toutes les femmes et les filles » d’ici 2030. La réalisation de cet objectif exige de nous davantage d’appropriation et de leadership au plus haut niveau pour des prises de décisions pertinentes, génératrices de transformations réelles et qualitatives. Doit également participer de cette dynamique, une démarche inclusive. A cet effet, il importe de travailler de sorte à avoir l’adhésion de tous étant entendu que la participation des femmes et de la société civile demeure essentielle.

Déterminés à ne laisser personne de côté, une attention particulière doit être accordée aux femmes handicapées, réfugiées et à celles vivant dans des zones de conflit.

Au niveau national, l’engagement du Burkina Faso se traduira au cours des quinze (15) années à venir par l’intégration de l’objectif 5 du nouvel agenda à la politique nationale genre, notamment à travers la formation professionnelle et l’accès à l’emploi décent des femmes et des filles, la modernisation des métiers traditionnels des femmes, la mise en place d’un Programme intégré d’autonomisation économique des femmes, la mise en place d’une stratégie de promotion des droits fonciers ruraux de la femme ainsi que l’élaboration d’une Politique nationale de promotion et protection des jeunes filles.

Dans la même dynamique, le Gouvernement procédera à la relecture de la loi sur le quota en alternant les listes entre hommes et femmes au 2/3  et à la mise en œuvre du fonds d’appui au financement de l’entreprenariat féminin et du plan d’action de la Stratégie Nationale de Promotion de l’Entreprenariat Féminin.

Monsieur le Président,

Ma délégation voudrait réaffirmer sa conviction qu’aucun développement ne peut être durable sans une participation effective des femmes ; des femmes pleinement autonomes et qui jouissent des mêmes droits politiques, civils et économiques que les hommes. Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 étant adopté, il nous revient à tous autant que nous sommes et à chaque pays de travailler pour sa mise en œuvre effective et efficiente.

Je vous remercie.