Déclaration du Burkina Faso
Prononcée par :
Son Excellence Monsieur Eric Y. TIARE
Ambassadeur
Représentant Permanent
New York, le 14 octobre 2019
(Vérifier au prononcé)
Monsieur le Président ;
Permettez-moi, avant tout propos de vous adresser, au nom de ma délégation nos sincères félicitations, suite à votre élection à la tête de la Quatrième Commission chargée des questions de politiques spéciales et de la Décolonisation. Ces félicitations s’adressent également aux autres membres du Bureau. Ma délégation reste convaincue que sous votre direction, nos travaux connaitront un franc succès.
A cet effet, je puis vous assurer de l’entière disponibilité et du soutien de ma délégation à vous accompagner.
Je voudrais par la même occasion traduire à l’endroit de votre prédécesseur, toute notre gratitude pour le travail accompli à la tête de notre Commission.
Distingués délégués ;
Mesdames et Messieurs ;
En cette veille de la fin de la troisième Décennie internationale (2011-2020) de l’élimination du colonialisme, le Burkina Faso renouvelle sa solidarité avec les peuples des territoires non autonomes qui, en toute légitimité, aspirent à exercer leur droit à disposer d’eux-mêmes, dans le cadre préconisé par la résolution 1514 adoptée par l’Assemblée Générale le 14 décembre 1960.
Mon pays réaffirme également sa foi aux principes de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples, énoncés dans la Charte des Nations Unies et dans la Déclaration sur la décolonisation et saisit l’occasion pour rappeler le rôle majeur joué par les Nations Unies dans les différents processus d’accession à l’indépendance de plusieurs Etats qui étaient sous domination coloniale.
Au regard donc de ces résultats positifs, il convient de poursuivre et intensifier l’œuvre entamée depuis plusieurs décennies avec succès par l’ONU.
Monsieur le Président ;
Mesdames et Messieurs ;
Les questions de décolonisation étant par essence politique, il est clairement évident que leur résolution ne peuvent se trouver que dans l’engagement continu de toutes les parties concernées, leur ferme détermination, l’écoute, la compréhension, le dialogue permanent et surtout le compromis, seuls gages nécessaires pour apporter les réponses appropriées.
C’est pourquoi, sur la question du Sahara Occidental, le Burkina Faso réitère son soutien au processus politique en cours, mené sous les auspices exclusifs du Secrétaire général des Nations Unies en vue de parvenir à une solution politique mutuellement acceptable et négociée au différend tel que recommandé par le Conseil de Sécurité depuis 2007, y compris par sa résolution 2468 du 30 avril 2019.
Ma délégation soutient cette résolution en ce qu’elle met l’accent sur la nécessité de progresser vers une solution politique réaliste, pragmatique et durable à la question du Sahara basée sur le compromis et au regard du caractère régional du différend, exhorte tous les Etats de la région à apporter leurs contributions au processus politique et à renforcer leur participation au processus de négociation.
Le Burkina Faso qui assure la présidence tournante du G5 Sahel, est bien placé pour savoir et confirmer que dans le contexte général actuel de lutte contre le terrorisme, la résolution définitive de la question du Sahara occidental permettra aux Etats de la région d’unifier leurs forces et de lutter efficacement contre le fléau de l’insécurité.
C’est pourquoi le Burkina Faso se félicite de la tenue effective des deux tables rondes à Genève entre l'Algérie, le Maroc, la Mauritanie et le Polisario en vue de trouver une solution politique rapide au différend régional, conformément aux résolutions 2414 et 2440 du Conseil de Sécurité.
Ma délégation salue l’engagement des quatre participants à se réunir pour une troisième table ronde dans le même format et saisit l’occasion pour saluer le travail abattu par Monsieur KOHLER ancien Envoyé Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies durant son mandat. Il faut espérer que le Secrétaire Général, dans sa grande sagesse trouvera un remplaçant à la hauteur de Mr KOHLER pour poursuivre les négociations là où elles se sont arrêtées.
Monsieur le Président,
En attendant le règlement politique du différend dont le processus est en cours, et fort de ce que le Conseil de sécurité dans ses résolutions successives depuis 2007, dont la 2468 du 30 avril 2019, s’est félicité de l’Initiative marocaine d’Autonomie, le Burkina Faso réaffirme son soutien à la solution de compromis proposée par le Maroc.
En effet, cette Initiative, conforme au droit international et aux résolutions de l’Assemblée Générale et du Conseil de Sécurité, prend en compte les spécificités de la région et répond aux normes internationales en matière de dévolution des pouvoirs aux populations locales.
D’ores et déjà, ma délégation se félicite de la participation de deux élus locaux des deux régions du Sahara aux travaux du séminaire et de la session de juin du C24 ainsi que de la participation des élus et des représentants de la société civile aux deux tables rondes.
Par ailleurs, ma délégation salue les nombreuses réalisations socio économiques en faveur des populations ainsi que celles réalisées dans le domaine des droits de l’Homme par le Maroc et exprime sa préoccupation par rapport à la situation des populations dans les camps de réfugiés de Tindouf, dont il est recommandé qu’elles soient enregistrées conformément au droit international humanitaire, au mandat du HCR aux recommandations du Secrétaire général des Nations Unies et aux résolutions du Conseil de sécurité depuis 2011.
Pour terminer, je voudrais réitérer l’attachement du Burkina Faso au principe universel qui accorde à chaque peuple le droit de disposer de lui-même, et renouveler le plein soutien du Burkina Faso à l’ONU pour son appui constant aux différents processus de décolonisation qui nécessite de consentir des sacrifices dans la perspective de trouver des solutions définitives et consensuelles profitables à toutes les parties.
Je vous remercie.