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Déclaration du Burkina Faso relative à l' application de la déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux

пятница, 06 октября 2017

Déclaration du Burkina Faso

Prononcée par :

Son Excellence Monsieur Eric Y. TIARE

Ambassadeur

Représentant Permanent

New York, le 06 octobre 2017

 

Monsieur le Président,

Avant tout propos, ma délégation voudrait vous adresser ses félicitations, suite à votre élection à la tête de la Quatrième Commission chargée des questions de politiques spéciales et de la décolonisation. Ces félicitations s’adressent également aux autres membres du bureau. Ma délégation reste convaincue que sous votre leadership, nous parviendrons à des résultats probants.

Je voudrais également vous assurer de la disponibilité et du soutien de ma délégation pour le bon déroulement de nos travaux.

Je voudrais par la même occasion traduire à l’endroit de votre prédécesseur, toute notre gratitude pour le travail accompli à la tête de la Commission au cours de la 71e session de notre Assemblée générale.

Monsieur le Président,

La période 2011-2020, consacrée à la Troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme, donne l’opportunité au  Burkina Faso de renouveler sa solidarité avec les peuples des territoires non autonomes qui, en toute légitimité, aspirent à exercer leur droit à disposer d'eux-mêmes, dans le cadre préconisé par la Résolution 1514 adoptée par l’Assemblée Générale  le 14 décembre 1960.

Mon pays réaffirme également sa foi aux principes de l’égalité des droits et de l’autodétermination des peuples, énoncés dans la Charte des Nations Unies et dans la Déclaration sur la décolonisation.

C’est donc le lieu pour ma délégation de rappeler ici le rôle combien important qu’a joué l’Organisation des Nations Unies dans les processus d’autodétermination de plus d’une centaine de Nations alors sous domination coloniale, dont la mienne.

Au regard donc de ces résultats probants, il convient de poursuivre et intensifier l’œuvre entamée depuis plusieurs décennies avec succès par l’ONU, afin de traduire dans les faits, ce que les textes de notre Organisation commune proclament.

Œuvrons donc de sorte qu’aucun peuple dans le monde ne soit encore privé de son droit naturel à décider librement de son destin, conformément à l’article 2 de la Résolution 1514 du 14 décembre 1960 qui dispose que : « Tous les peuples ont le droit de libre détermination ; en vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel ».

Ma délégation est convaincue que la question de la décolonisation requiert un engagement collectif, non seulement pour la pleine réalisation des objectifs de la Déclaration susmentionnée, mais aussi pour lever les obstacles qui empêchent sa mise en œuvre.

Monsieur le Président,

Si nous convenons tous que le XXIe siècle devrait sonner le glas des régimes coloniaux, il convient donc de mener une réflexion assez poussée sur la question de la décolonisation et de consentir les sacrifices nécessaires, pour permettre d’y trouver  des solutions définitives négociées et consensuelles.

Les questions de décolonisation étant par essence politiques, il est évident que c’est dans le dialogue et la concertation que l’on peut leur apporter les réponses appropriées.

Dans cet ordre d'idées, et sur la question du Sahara Occidental, ma délégation salue l’adoption par le Conseil de sécurité, de la dernière Résolution 2351 (2017), le 28 avril 2017, prorogeant  le mandat de la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) jusqu’au 30 avril 2018.

Cette résolution, à l’instar des douze précédentes résolutions adoptées depuis 2007, confirme, s'il en était encore besoin, la ferme volonté du Conseil de Sécurité d’aider les parties à parvenir à une solution politique négociée, juste, durable et mutuellement acceptable, qui permettrait l’auto détermination du peuple du Sahara occidental.

Ma délégation soutient donc le processus politique en cours, sous les auspices exclusifs du Secrétaire Général des Nations Unies et la facilitation de son Envoyé personnel, Monsieur KOHLER, à qui nous adressons  notre soutien.

C'est l'occasion pour moi de réaffirmer le soutien du Burkina Faso à l'Initiative Marocaine d'Autonomie, initiative pour laquelle le Conseil de sécurité, notamment dans sa dernière résolution 2351, s'est félicité des efforts sérieux et crédibles du Maroc pour résoudre le différend car elle constitue une alternative crédible et réaliste dans le dénouement de ce différend.

En effet cette initiative répond au principe de l'autodétermination et prend en compte les spécificités de la région car il faut bien le dire, ce différend a un caractère régional et donc la solution politique passe par une coopération entre les Etats de la région. C'est d'ailleurs à juste titre que dans son rapport S/2017/307, le Secrétaire Général demande «aux pays voisins de faire des contributions importantes à ce processus».

Dans le contexte général actuel de lutte contre le terrorisme, ma délégation reste convaincue que la résolution définitive de la question du Sahara Occidental permettra aux Etats de la région d’unifier leurs forces et de lutter efficacement contre le fléau de l’insécurité devenue grandissant dans la région.

En attendant une solution à ce différend, ma délégation se réjouit d'une part, des nombreuses réalisations sociaux économiques en faveur des populations de la région et de leur insertion dans la vie socio économique et politique marocaine notamment à travers leur participation aux élections communales et régionales et d'autre part, de la poursuite par le Royaume du Maroc de la mise en œuvre du plan d’investissement massif qui vise à impulser le développement de la région du Sahara.

Monsieur le Président,

Avant de terminer, je voudrais dire que nous avons bon espoir que le nouvel Envoyé personnel du Secrétaire General, Mr KOHLER, pourra très rapidement rencontrer toutes les parties au différend et les convaincre de l'urgence d'avoir un compromis politique, pour éviter que le statut quo ne dure encore longtemps.

Je vous remercie.