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Déclaration du Burkina Faso Prononcée par Monsieur Mahamadou BOKOUM Directeur du Suivi-Evaluation des Politiques Economiques et Sociales du Ministère de l'Economie, des Finances et du Développement sur les questions de politiques macroéconomiques.

Jeudi, 10 Octobre 2019
Presenter: 
New York
Lieu: 
New York

Déclaration du Burkina Faso

 

Prononcée par :

 

Monsieur Mahamadou BOKOUM

Directeur du Suivi-Evaluation des Politiques Economiques et Sociales

au Ministère de l'Economie, des Finances et du Développement

 

New York, le 10 octobre 2019

 

(Vérifier au prononcé)

 

Monsieur le Président,

 

Avant tout propos, ma délégation tient à vous féliciter pour votre élection à la tête de notre commission et vous souhaite, ainsi qu’aux autres membres de votre Bureau, plein succès.

 

Ma délégation fait sienne les déclarations prononcées par les Représentants de l’Etat de Palestine au nom du G77 et la Chine, du Malawi, au nom des pays les moins avancés, et enfin de la Zambie au nom du Groupe africain.

 

Monsieur le Président,

 

L’activité économique au Burkina Faso reste résiliente face à la montée des tensions sécuritaires et sociales. Notre pays continue de viser à atteindre ses objectifs de développement, et un appui supplémentaire de la communauté internationale pour répondre aux besoins en matière de sécurité et de développement est vivement souhaitée. Il convient de rappeler les efforts consentis par le gouvernement pour créer un espace budgétaire qui permettra de continuer d’avancer dans les domaines de développement prioritaires.

 

Le Burkina Faso est sur le point de remplir le critère de convergence de l’UEMOA d’un déficit budgétaire de 3% du PIB en 2019. Pour atteindre cet objectif, nous nous sommes engagés dans une politique d’élargissement de l’assiette fiscale, d’amélioration de l’administration fiscale, et de renforcement de l’efficience des dépenses. Les réformes de la gestion des finances publiques avancent, et le renforcement de la coordination entre les directions du ministère des Finances et d’autres institutions pourraient conduire à des progrès supplémentaires.

 

En ce qui concerne la politique de gestion de la dette, la stratégie du Burkina Faso en matière de gestion de la dette à moyen terme vise à maintenir le risque de surendettement à un niveau modéré. Pour ce faire, elle envisage réduire le recours aux emprunts nationaux et régionaux au profit d'une réorientation du financement vers des sources externes à faible coût et à des conditions favorables pour les deux prochaines années.

 

Monsieur le Président,

 

Au Burkina Faso, le secteur financier, même dominé par des banques et des compagnies d’assurance traditionnelles, contient également un secteur micro financier dynamique qui a constitué le principal vecteur de l’amélioration de l’inclusion financière. Ce micro secteur mise sur l’utilisation accrue des technologies de l’information et de la communication, y compris le commerce électronique pour atteindre les zones rurales les plus reculées du pays.

 

Le secteur financier et la financiarisation progressent de façon régulière, le secteur bancaire continue de se développer et deux (02) nouveaux établissements ont été agréés en 2018, dont une banque agricole publique.

 

En fin décembre 2018, la masse monétaire a connu un accroissement de 10,3% par rapport à fin décembre 2017, en liaison avec l'augmentation des Créances Intérieures de 11,8% et une progression des Actifs Extérieurs Nets des institutions de dépôts de 8,5%. La progression des créances intérieures est imputable exclusivement à une augmentation des créances sur l'économie de 12,4%, sous l'effet de la hausse du crédit bancaire au secteur privé, atténuée par le repli des Créances nettes sur l'Administration Centrale de 10,2%.

 

Monsieur le Président,

 

Nous sommes convaincus que la participation de notre pays au Commerce international et au développement passe avant tout par la mise en place d’une infrastructure de qualité et d’un meilleur accès à l’énergie, c’est ainsi que d’importants programmes sont en cours dans le but de réduire le handicap géographique et favoriser les échanges avec le reste du monde.

 

Nous menons des actions dans le domaine des transports au titre du Programme sectoriel des transports (PST2), du Programme d’investissement et des initiatives sous régionales et régionales. Les activités menées ont permis d’augmenter le réseau bitumé de plus de 50%, de réhabiliter et d’entretenir le réseau routier, de construire des postes de contrôle juxtaposés aux frontières et d’instaurer le contrôle de la charge à l’essieu des véhicules par la création de stations de pesage sur les principales routes. Le réseau ferroviaire demeure, cependant, très faible et l’essentiel du trafic aérien se passe entre les deux principales villes du pays.

 

Dans le domaine de l’Energie, les pays du G5 Sahel ont adopté le 13 septembre dernier l’initiative « Desert to Power » de concert avec la Banque Africaine de Développement, qui vise à exploiter l’énergie solaire pour fournir de l’électricité a plus de 60 millions de personnes d’ici 2030, créer des emplois et permettre des applications dans les domaines de l'eau, de l'agriculture, de l'éducation et de la santé. Nous prenons également des mesures pour renforcer la mise en œuvre du mécanisme d’ajustement automatique des prix des carburants tout en établissant des filets de protection sociale pour les groupes les plus vulnérables.

 

S’agissant des échanges extérieurs, ils étaient marqués en 2018 par une croissance des exportations plus accentuée que celle des importations, dans un contexte d’évolution contrastée des principaux produits d’exportations et le renchérissement de la facture pétrolière. En outre, il est estimé une légère amélioration des entrées nettes de capitaux. Ainsi, le solde global de la balance des paiements ressortirait à +113,4 milliards FCFA en 2018.

 

Monsieur le Président,

 

S’agissant des politiques d’intégration régionale et continentale, Nous avons foi que l’implémentation de l’accord de libre-échange continental, accompagné d’un renforcement des capacités productives, d’une accélération de la transformation structurelle et de la libération du potentiel que recèle le secteur privé, pourrait conduire à un accroissement des échanges intra africains et améliorer la part de notre continent dans le commerce international. Nous jouerons notre rôle en favorisant cette approche dans les dynamiques actuelles d’intégration.

 

Monsieur le Président,

 

La mobilisation des financements conséquents reste une préoccupation majeure pour notre pays. C’est pourquoi nous devons renforcer la collaboration entre Etats avec l’accompagnement des institutions financières internationales pour lutter contre l’évasion et la fraude fiscale.

 

Nous restons convaincus, que la pleine implication de tous les Etats et des Institutions multilatérales dans la mise en œuvre des résolutions qui seront prises lors des instances comme celles-ci, joueront un rôle crucial pour la réalisation des agendas de développement, pour le bonheur de nos populations dont les attentes restent encore très grandes.

 

Je vous remercie.