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Déclaration du Burkina Faso au débat général CSW63.

Miércoles, 20 Marzo 2019
Presenter: 
New York
Ubicación: 
New York

Madame la Présidente,
Mesdames et messieurs les délégués,

Je voudrais au nom du Burkina Faso, présenter mes sincères condoléances à la République sœur d’Ethiopie et à toutes les Nations qui ont perdu leurs ressortissants lors de l’accident aérien du 10 mars dernier.

Je voudrais également présenter mes très vives et chaleureuses félicitations à Madame la Présidente et aux autres membres du bureau pour leur élection à la commission de la condition féminine.

Cette 63ème session de la Commission de la Condition de la Femme de l’Organisation des nations unies dont le thème porte sur « les systèmes de protection sociale, l’accès aux services publics et les infrastructures durables au service de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles» est une opportunité pour le Burkina Faso de réaffirmer avec une insistance renouvelée son engagement pour l’élimination des inégalités fondées sur genre prônée par le programme du développement durable à l’horizon 2030 et ses instruments d’opérationnalisation au niveau mondial, régional et national.

C’est à ce titre que le Burkina Faso fait sienne les deux déclarations du groupe africain et de la CEDEAO.

Madame la Présidente,

Au plan national, le Gouvernement a pris l’engagement, à travers le Plan National de Développement Economique et Social (PNDES), de faire de la promotion de l’égalité des sexes et surtout de l’autonomisation socioéconomique des femmes et des filles l’une de ses priorités.

En matière d’accès des femmes et des filles à la protection sociale et aux services publics, d’énormes efforts ont été consentis par notre pays ces dernières années.

Dans le domaine de l’éducation, je suis heureuse d’affirmer que la parité est aujourd’hui une réalité au préscolaire, au primaire et au post primaire. Aussi, le relèvement du niveau de recrutement des enseignants, la normalisation des écoles à trois classes, le renforcement des infrastructures scolaires et académiques ainsi que la fin proclamée des écoles sous paillotes par le Chef de l’Etat, vont garantir la qualité de notre système éducatif et son accès à la fille et à la jeune femme.

Dans le domaine de la santé, la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes et allaitantes est effective depuis le 2 avril 2016. Cette mesure a permis de faire passer le taux national d’utilisation des services de santé par les enfants de moins de 5 ans à 3.8 alors que la norme édictée par l’Organisation Mondiale de la Santé est de 3.0. De même, la gratuité du dépistage des cancers de col de l’utérus et la prise en charge des légions précancéreuses ont permis d’améliorer de façon substantielle la santé de la femme et de la jeune fille au Burkina Faso. Du reste, la gratuité des produits contraceptifs prévue à partir du deuxième semestre de cette année est fortement attendue des femmes et des filles.

Dans le domaine de l’emploi, la législation nationale octroie les mêmes droits aux femmes et aux hommes. L’adoption de la loi sur l’assurance volontaire permet aux femmes et aux filles exerçant dans le secteur informel de bénéficier d’une couverture sociale.

Aussi, le Gouvernement travaille à mettre en place des structures de garde d’enfants dans les services publics et les entreprises d’une part, et dévaloriser le travail non rémunéré des femmes en l’intégrant dans le système national de comptabilité d’autre part. Déjà, des cash transferts sont opérés au profit des femmes issues des ménages vulnérables à travers un programme de filets sociaux. 
En ce qui concerne l’emploi des femmes en situation de handicap, un programme d’appui à la formation professionnelle et à l’emploi en cours de mise en œuvre permettra à l’horizon 2020 d’autonomiser au moins 50% des femmes handicapées actives.

Par ailleurs, convaincu que l’autonomisation sociale des femmes et des filles passe par leur autonomisation économique, le Gouvernement a porté une attention particulière sur la promotion de l’auto-emploi et de la lutte contre le sous-emploi à travers le renforcement de l’appui à la création de Micros et Petites Entreprises (MPE). Cette stratégie s’est matérialisée par la mise en place d’un dispositif de financement à travers le Programme d’Autonomisation Economique des Jeunes et des Femmes (PAE/JF). Dans cet ordre d’idées, différents fonds nationaux ont vu le jour dans le but d’accompagner la dynamique d’insertion économique des jeunes filles et des femmes.

En matière de développement d’infrastructures durables, la politique du Gouvernement vise à assurer la qualité de l’accessibilité physique, géographique et financière de toutes les femmes et filles aux infrastructures. Il s’agit également de faciliter leur accès aux marchés et aux travaux publics. En ce qui concerne particulièrement les femmes handicapées, le Gouvernement œuvre à aligner leur accessibilité aux infrastructures aux normes et standards internationaux.
Madame la Présidente,

Les mesures prises par mon pays concernent également des instruments juridiques parmi lesquels on peut citer :

- le nouveau code pénal renforce la répression de toutes les formes de violences exercées sur les femmes et les filles ;
- la loi portant prévention, répression et réparation des violences à l'égard des femmes et des filles et prise en charge des victimes. 
- la mise en place d’un Fonds d’assistance judiciaire en vue de faciliter l’accès des femmes et des filles à la justice ;
- la loi portant fixation de quotas aux élections législatives et municipales au Burkina Faso qui permettra d’améliorer la participation des femmes aux sphères de décisions..

Madame la Présidente,

Conscient que les données statistiques permettent une meilleure programmation des systèmes de protection sociale et permettent de mieux définir les obstacles auxquels se heurtent les filles et les femmes ainsi que les inégalités entre les sexes, il est produit chaque année, l’annuaire statistique sur les inégalités hommes/ femmes dans tous les domaines de la vie socioéconomique de notre pays.
Madame la Présidente,

Malgré les efforts pour promouvoir le statut de la femme burkinabè et les lois adoptées pour protéger ses droits, des défis restent à être relevés. La réduction de la mortalité maternelle et néonatale, le maintien des filles à l’école et l’achèvement par elles des cycles secondaires et supérieurs, l’élimination des pratiques traditionnelles néfastes, les mariages d’enfants et les Mutilations génitales féminines, l’accès des femmes aux crédits sont les défis les plus importants auxquels le Gouvernement et ses partenaires travaillent à relever.

Madame la Présidente,
Distingués délégués,

La crise sécuritaire que traverse le Burkina Faso a entrainé une vulnérabilité plus accrue des régions touchées par les attaques terroristes et occasionné malheureusement plus des milliers de déplacés internes qui vivent dans des conditions peu enviables. Il est un secret pour personne que la grande majorité de ces déplacés internes sont des femmes et des enfants. C’est au regard de cette nouvelle réalité que le Gouvernement a intégré le portefeuille de l’action humanitaire à celui chargé de la promotion de la femme, de la solidarité et de la famille. Une telle initiative politique montre qu’au Burkina Faso, la femme constitue le pilier principal sur lequel l’Etat veut s’appuyer pour promouvoir un développement équitable et durable.

Madame la Présidente,

Avant de clore mon propos, je voudrais renouveler ma gratitude envers la Commission de la condition de la femme pour l’excellence de l’organisation de cette session dont elle fait montre.

Mes sincères remerciements vont également aux Etats membres et observateurs, aux Organisations affiliées pour leur aimable attention.

Je vous remercie !

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