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Déclaration du Burkina Faso au débat général de la soixante et unième Session de la Commission de la condition de la femme prononcée par Madame Laure ZONGO/HIEN Ministre de la Femme, de la Solidarite et de la Famille

الأربعاء, 15 (آذار (مارس 2017

New York, le 15 mars 2017

Monsieur le Président,

Je voudrais, au nom de la délégation du Burkina Faso, saisir l’opportunité que m’offre cette tribune pour vous présenter ainsi qu’aux autres membres du bureau mes vives félicitations pour votre élection à la tête de cette 61ème session de la Commission de la Condition de la Femme.

Ma délégation prend note des recommandations figurant dans les rapports du Secrétaire Général et fait sienne les déclarations faites par les Représentants de l’Equateur et du Nigéria  , respectivement au nom du Groupe des 77 et la Chine et du Groupe Africain .

Monsieur le Président,

Le Burkina Faso se réjouit de prendre part à la présente session qui a pour thème prioritaire :  « Autonomisation économique des femmes dans un monde du travail en pleine évolution». Ce  thème revêt une importance particulière en ce sens qu’il met l’accent sur l’ODD 5 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dont la mise en œuvre a un impact certain sur la quasi-totalité des autres objectifs de Développement Durable (ODD) notamment l’ODD 8 qui traduit l’engagement de la Communauté internationale à «promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable, le plein emploi productif et un travail décent pour tous » .

Ce thème est également d’autant plus pertinent qu’il intervient dans un contexte mondial caractérisé par un monde du travail sujet à de profondes mutations liées aux différentes évolutions techniques et technologiques qui placent les femmes dans une situation de vulnérabilité plus accrue avec des effets déstabilisateurs sur leur autonomisation économique.

Pour pallier cette situation et donner suite à notre promesse commune de ne laisser personne de côté, la Communauté internationale se doit de prendre des mesures vigoureuses tendant à la réduction des inégalités entre les sexes dans tous les domaines. C’est pourquoi le Burkina Faso se félicite des négociations en cours sur le projet de conclusions concertées  dont l’adoption dans les jours à venir nous donnera des indications claires destinées à orienter nos actions futures en lien avec le thème de la présente session.

Le Burkina Fao pour sa part, conscient que l’autonomisation économique des femmes et la réduction des inégalités entre les sexes sont de véritables facteurs  multiplicateurs de croissance, a élaboré et s’attèle à mettre en œuvre un certain nombre de mesures dont les plus récentes sont entre autres :

  • l’élaboration d’une stratégie nationale pour la promotion de l’entreprenariat féminin qui s’inscrit dans la vision Plan de Développement Economique et Social (PNDES) 2016-2020, nouveau référentiel en matière de développement au Burkina Faso ;
  • l’accompagnement de plus 3 000 groupements de femmes en matériels de production et de transformation ;
  • l’appui financier  de plus de 5 milliards de FCFA à 2 000  entreprises de femmes pour booster leur capacité de production ; 
  • le lancement d’un projet « entreprendre au féminin » d’un montant de plus de 2 800 000 000 FCFA ;
  • la formation de plus de 500 groupements de femmes en tissage et en gestion financière de leurs entreprises ;
  • la facilitation de l’accès et du contrôle des terres nouvellement aménagées par l’Etat aux femmes  en leur attribuant 25 à 30% de ces terres ;
  • la mise en œuvre d’une mesure qui consacre la gratuité en ce qui concerne le dépistage des cancers du sein et du col de l’utérus, les soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans, les  césariennes  et les accouchements ; Etc.

Monsieur le Président,

Malgré les progrès réalisés, de nombreux défis demeurent encore pour faire de l’autonomisation de la femme une réalité. En effet, le difficile et l’inégal accès aux services sociaux de base, l’accès aux facteurs de production et à la technologie et au financement restent toujours une préoccupation, tant ces facteurs impactent négativement l’accès des femmes au travail décent et au plein emploi productif.

C’est dans cette optique que Son Excellence Roch Marc Christian KABORE, Président du Faso, a organisé ses priorités autour du « développement du capital humain » en particulier en particulier celui des femmes et des jeunes comme acteurs dynamiques au développement.

Ainsi, en termes de défis, la mise en œuvre des priorités en matière d’autonomisation des femmes au Burkina Faso se déclinent entre autres comme suit :

  • le renforcement de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles  par la mise en œuvre de la loi portant prévention, répression et réparation des violences à l’égard des femmes et des filles et prise en charge des victimes;
  • la mise en place des mesures incitatives pour les femmes désirant entreprendre par la mise en œuvre de programme d’autonomisation économique de la femme à un budget annuel de plus de 5 000 000 000 de FCFA ;
  • la mise en place de fonds de garantie pour permettre aux femmes de contracter les crédits. Une convention de 500 000 000 de FCFA  a été signée à cet effet;
  • le renforcement des services sociaux scolaires en vue de contribuer à réduire le taux d’abandon scolaire des filles ;
  • la réinsertion des jeunes filles déscolarisées et non scolarisées avec des mesures d’accompagnement pour leur installation effective.
  • Protection et promotion de la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles en vue d’une planification familiale réussie et une réduction considérable des grossesses précoces et non désirées.

Monsieur le Président,

Pour terminer, ma délégation voudrait réaffirmer non seulement sa conviction qu’aucun développement ne peut être durable sans une participation effective des femmes  qui jouissent des mêmes droits politiques, civils et économiques que les hommes, mais aussi et surtout son engagement à travailler aux côtés de la communauté internationale afin de faire de l’autonomisation économique des femmes et de leur l’accès au travail décent et au plein emploi productif une réalité à travers le monde .

Je vous remercie!