L’enjeu est colossal. C’est sous très haute sécurité que plus de 150 chefs d’État et de gouvernement réunis près de Paris, lundi 30 novembre, donnent le coup d’envoi de la 21e conférence climatique de l’ONU (COP21). Le but de ce sommet hors normes qui se tiendra jusqu’au 11 décembre : un accord historique contre un réchauffement planétaire aux conséquences de plus en plus inquiétantes.
Le président français François Hollande et le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon accueillent l’Américain Barack Obama, le Chinois Xi Jinping, le Russe Vladimir Poutine, l’Indien Narendra Modi et leurs homologues du monde entier, au parc des expositions du Bourget, au nord de Paris. Transformé en forteresse après les attentats du 13 novembre, le lieu est sécurisé par quelque 2 800 policiers et militaires.
Après un week-end marqué par plus de 2 000 marches dans le monde demandant « un accord climatique fort », ternies à Paris par des échauffourées, les dirigeants s’exprimeront, lundi, à tour de rôle – pendant 3 minutes maximum – sur l’engagement de leur pays.
Un événement hors norme
Les superlatifs ne manquent pas pour cette COP21, qui accueillera 10 000 délégués et autant d’observateurs et journalistes : la plus grande conférence climat, la plus grande concentration de chefs d’État réunis par l’ONU hors son Assemblée annuelle, la plus grande réunion diplomatique jamais organisée en France…
Objectif de ces deux semaines : élaborer le premier accord engageant l’ensemble de la communauté internationale à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement global à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle.
Le constat est établi : le monde se réchauffe, sous l’effet des émissions issues de la combustion des énergies fossiles, mais aussi des modes de production agricole et d’une déforestation chaque année plus intense. Du Pakistan aux îles du Pacifique, de la Californie aux vignobles du Bordelais en France, le climat déréglé bouleverse des régions entières : sécheresses, côtes grignotées par la mer, récifs coralliens rongés par l’acidification des océans…
Des négociations qui s’annoncent ardues
Au-delà de +2°C, les scientifiques redoutent également un emballement créant un monde toujours plus hostile : cyclones à répétition, chute des rendements agricoles, submersion de territoires de New York (États-Unis) à Bombay (Inde)…
En vue de la conférence de Paris, 183 pays (sur 195) ont publié des plans de réduction de leurs émissions, une participation inespérée qui place cependant encore le monde sur une trajectoire de +3°C.
Alors que les concentration de gaz à effet de serre ont atteint un nouveau record en 2014, les négociations s’annoncent ardue, tant cette question touche aux fondements des économies et du développement. Tous les pays ont leur « ligne rouge » qu’ils ne voudront pas franchir, les pays du Sud par exemple appelant le Nord, responsable historique du réchauffement, à honorer ses promesses financières