Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée;
Excellence Monsieur le Secrétaire Général;
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
Honorables délégués;
Permettez-moi de vous rendre hommage Monsieur le Président, Monsieur le
Secretaire Général pour le dévouement avec lequel vous assurez respectivement votre
noble mission.
Monsieur le Président,
Je voudrais, pour une fois, ne pas conclure mon discours par la question de l’île
comorienne de Mayotte, comme j’ai coutume de le faire.
Je me permets d’aborder en priorité ce sujet sensible qui touche à l’unité et à
l’intégrité des Comores, à son histoire, au droit international mais aussi à la paix dans la
région de l’Océan Indien.
L’Assemblée générale des Nations Unies a, à maintes reprises, reprouvé la
présence française dans l’île comorienne de Mayotte, parce que les Comores ont été
admises au sein de la Communauté internationale, dans ses frontières coloniales,
comprenant les îles de Mayotte, d’Anjouan, de Mohéli et de la Grande Comore.
Malgré les multiples résolutions pertinentes sans appel des Nations Unies, des
consultations passées et ultérieures organisées dans l’île, la France continue de tenir des
referendums à Mayotte pour ancrer définitivement cette île comorienne à la République
française.
Ces consultations ont permis de changer plusieurs fois le statut de l’île
comorienne de Mayotte, seulement dans le cadre du droit interne français jusqu’à
transformer cette île, par la dernière consultation, en cent unième département français.
Il faut noter, par ailleurs, que les relations entre la France et les Comores sont
particulières.
En effet, malgré ce différend né de la separation d’une île de ces trois autres
soeurs, handicapant ainsi l’archipel des Comores en le transformant en une vache à trois
pattes, comme disait feu le Président Ahmed Abdallah Abderemane, contrairement à ce
que l’on pourrait penser, les Comores entretiennent un partenariat privilégié avec la
France.
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La France est présente aux Comores en ce sens qu’elle est toujours associée à la
communauté internationale dans les grandes décisions qui engagent l’avenir de mon pays.
La France reste le premier partenaire économique des Comores. Elle fait partie
des grands contributeurs de l’aide au développement dans mon pays. Plus de deux cent
mille Comoriens vivent sur le sol français. Voilà quelques exemples pour vous montrer
qu’aucune hostilité n’existe entre nos deux peuples ni nos deux pays.
Et nous avons la ferme volonté, non seulement, de poursuivre ce partenariat
privilégié mais même de le raffermir davantage.
Toutefois, cette volonté d’entente ne peut en aucun cas constituer une
renonciation de notre ferme attachement à l’ intégrité territoriale de notre pays.
C’est dans ce sens, Excellences Mesdames et Messieurs, que j’ai pris l’initiative
de venir presenter à la France, de
façon solennelle, en prenant à temoin l’ensemble de la
Communauté internationale, une proposition de règlement de ce différend.
En effet, je propose à la France de reconnaître la vocation des quatre îles de
l’Archipel des Comores à rester une nation indivisible gérée sur la base du principe d’un
pays, deux administrations.
J’entends par ce principe, que la France reconnaisse la souveraineté entière de
l’Union des Comores sur l’ensemble de son territoire tout en continuant à administrer
l’île comorienne de Mayotte.
Bien evidemment, les deux parties devront parvenir a un compromis sur la durée
de cette présence
française sur l’île comorienne de Mayotte.
En contrepartie, nous demandons à la France, d’accompagner activement le
développement économique des trois autres îles pour qu’un certain équilibre soit trouvé
dans l’ensemble de l’Archipel, un équilibre qui favorisera nécessairement un
rapprochement harmonieux des uns vers les autres, et qui permettra à l’île comorienne de
Mayotte de rejoindre, enfin, son giron naturel.
Ce processus permettra à nos frères et soeurs mahorais de préserver leurs acquis
sociaux et leur niveau de vie, et aux trois autres îles de relever les nombreux défis de
développement auxquels elles sont confrontées.
Je suis persuadé que ces nouvelles propositions, qui devraient rentrer dans le
cadre des négociations entre la France et les Comores, trouveraient un denouement
heureux avec l’accompagnement actif de l’ensemble de la Communauté internationale.
Entre la France et les Comores, il y a presque deux siècles de vie commune, deux
siècles d’Histoire, de Culture et de Langue en partage.
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Nous n’avons pas le droit de gâcher ce patrimoine en laissant persister les
malentendus, en laissant perdurer ces drames qui transforment le bras de mer entre
Anjouan et Mayotte, en un des plus grands cimetières marins du monde.
C’est pour toutes ces ces raisons que nous venons ainsi, à la face du monde,
montrer notre bonne volonté qui, nous osons espérer, ne sera jamais annihilée par une
attitude d’inflexibilité ou d’intransigeance.
Excellences;
Mesdames et Messieurs;
Nous nous réunissons chaque année dans cette préstigieuse enceinte pour
débattre des questions liées à la paix, à la sécurité et au développement.
Force est de constater que malheureusement, les efforts consentis ne s’avèrent
pas toujours concluants puisqu’à ce jour, les défis à relever restent nombreux et leurs
conséquences sur nos pays et nos peuples deviennent de plus en plus néfastes.
Certes des progres sont enregistrés ici et là, toutefois, nos peuples continuent a
souffrir de la faim, de la malnutrition et des maladies.
Nos enfants ne bénéficient toujours pas d’un enseignement de qualité nécesaire
pour leur assurer un meilleur avenir.
Les soins de santé restent encore un luxe pour la plupart de nos citoyens.
Certains de nos villages et même de nos villes manquent cruellement de
services sociaux de base, voire même d’eau potable et d’électricité.
Enfin, nos pays et plus particulièrement les Petits Etats Insulaires comme le
mien sont menacés par des catastrophes naturelles multiples dont les conséquences ne
font qu’aggraver une situation socio-économique déjà fragile.
Certains mêmes de nos pays risquent de ne plus figurer sur la carte du monde
dans quelques années. Cette situation catastrophique qui prevaut à une époque ou
paradoxalement des avancées techniques et technologiques énormes sont enregistrées
quotidiennement dans le monde, doit nous interpeller et nous inciter à redoubler d’efforts
en vue de trouver des reponses appropriées.
Ainsi, une réelle mobilisation internationale et plus particulièrement des pays les
plus nantis face à tous les défis auxquels nos pays sont confrontés, s’impose.
Nous devons mener une action concrète, urgente et concertée et agir de
façon
determinée pour faire face aux conséquences des crises économiques, financières et
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alimentaires qui frappent nos pays, sans distinction aucune.
J’estime qu’il est temps de faire preuve de solidarité agissante et de
pragmatisme, si nous voulons que nos discours se traduisent en actions concrètes et si
nous voulons redonner de l’espoir à nos peuples qui n’ont que trop souffert.
Bien évidemment, nos pays en développement ne demandent pas à aller sur la
lune, du moins pas pour le moment.
Nous demandons tout simplement à ce que nous unissions nos efforts pour
satisfaire aux revendications légitimes de nos peuples qui n’aspirent qu’à vivre mieux et
dignement, dans la paix et la
sérénité.
Notre Organisation a un grand rôle à jouer dans la réalisation de cet objectif et
pour que sa voix puisse porter aussi loin que nécessaire, il faudrait que nous convenions
tous sur la nécessité d’apporter à ses différentes instances les réformes nécéssaires.
En effet, seule une organisation plus représentative, plus démocratique et plus
équitable, dans ses différentes structures, sera en mesure de mieux appréhender les
problèmes auxquels tous les pays sont confrontés; les comprendre et concevoir les
solutions les mieux adaptées pour plus de paix, de stabilité et de développement.
Par ailleurs et dans le cadre du respect des droits de l’Homme et de la bonne
gouvernance internationale, il serait souhaitable de lutter contre l’utilisation abusive de
« la compétence universelle » en oeuvrant en faveur d’un meilleur encadrement de la
compétence mais aussi en faveur de la mise en place d’un organisme de réglementation
de ce principe.
Il conviendrait également de mieux définir le concept de « la responsabilité de
protéger », en se donnant le temps nécessaire à la reflexion par rapport à sa mise en
oeuvre.
Mesdames et Messieurs ;
Honorable Assistance ;
La paix et la sécurité restent des conditions éssentielles à la promotion du
développement socio-économique.
Ainsi, les situations de conflit qui prévalent dans des nombreuses régions du
monde devraient nous interpeller.
Notre solidarité doit se manifester davantage à l’égard des populations de ces
régions qui, des années durant, n’ont connu que désolation, désespoir et humiliation.
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Aussi, saluons-nous l’initiative entreprise par Son Excellence le Président Obama
au Proche Orient et qui laisse présager l’espoir de voir le conflit israélo-palestinien,
aboutir à un dénouement à travers une solution juste, équitable et acceptable par les
parties et notamment la concrétisation du principe de coéxistence de deux Etats tel que
stipulé par les différentes Résolutions des Nations Unies sur ce sujet.
Je saisis d’ailleurs cette opportunité pour saluer la présence parmi nous de Son
Excellence le President Barack OBAMA, dont le charisme, le dynamisme et le sens de la
justice nous reconforte dans notre espoir de voir les Etats Unis d’Amérique agir avec plus
d’engagement et de pragmatisme en faveur de la paix, de la justice et du développement
dans le monde.
Je n’oublierai pas l’Irak, l’Afghanistan, la Somalie, la Republique Démocratique
du Congo, la Région des Grands Lacs et le Darfour ou des conflits fratricides ne font
qu’accentuer davantage la misère et le sous développement.
Aussi, nous exhortons la communauté internationale à apporter son assistance à
ces pays frères afin de mettre un terme à cette malheureuse situation.
Je ne peux clore ce chapitre des crises et des conflits sans souhaiter à mes frères et
soeurs malgaches une pleine réussite dans les négociations en cours en vue d’une
transition pacifique qui puisse conduire rapidement au retour de la paix et de la stabilité
dans cette île soeur et à la reprise des efforts en vue de la prosperité économique de cette
île.
Je me permets également de réiterer, ici, le soutien indéfectible de l’Union des
Comores respectivement à la République Populaire de Chine et au Royaume du Maroc
dans leurs efforts légitimes en vue de recouvrer leur intégrité territoriale.
Je voudrais, pour conclure, m’acquitter du noble devoir d’exprimer les vifs
remerciements et la profonde gratitude de la délégation comorienne à toutes les autorités
américaines et à celles de l’Etat de New York plus particulièrement, pour les bonnes
dispositions prises en vue de nous garantir un séjour agréable dans ce grand et beau pays.
Je vous remercie.