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Déclaration du Burkina Faso relative à la promotion et protection des droits de l'Homme, prononcée par Son Excellence Monsieur Eric Y. TIARE Ambassadeur, Représentant Permanent du Burkina Faso auprès des Nations Unis

Monday, 21 October 2019

Déclaration du Burkina Faso

Prononcée par :

Son Excellence Monsieur Eric Y. TIARE

Ambassadeur

Représentant Permanent

New York, le 21 octobre 2019

 

(Vérifier au prononcé)

Monsieur le Président,

 

La paix, la sécurité et le développement ne peuvent être envisagés sans le respect des droits de l’homme qui constituent un des piliers de l’Organisation des Nations Unies. C’est pourquoi, la délégation du Burkina Faso se réjouit que cette importante question fasse l’objet d’échanges chaque année au sein de la troisième commission.

 

Monsieur le Président,

 

Le Burkina Faso a clairement exprimé son engagement à promouvoir et à protéger les droits de l’homme en souscrivant à la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 et en ratifiant la plupart des conventions et des traités relatifs aux droits de l’homme tout en renforçant sa coopération avec les instances internationales et régionales des droits de l’homme.

 

En effet, la Constitution du 11 juin 1991, dans son préambule, réaffirme la volonté du peuple burkinabè d’édifier un Etat de droit, respectueux et garant des droits individuels et collectifs. Son préambule et son titre premier proclament, à la fois, les droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels, les droits catégoriels notamment les droits de la femme et de l’enfant ainsi que les droits dits de la troisième génération, tels que le droit à la paix et le droit à un environnement sain.

 

Aussi, dans le cadre de la coopération avec les instances internationales et régionales qui assurent la surveillance de la mise en œuvre de droits humains, le Burkina Faso a élaboré et présenté plusieurs rapports au Conseil des Droits de l’Homme dans le cadre de l’Examen périodique universel (EPU) et à la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP). La mise en œuvre des recommandations faites par ces organes de surveillance des droits de l’homme contribue à l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans mon pays.

 

Monsieur le Président,

 

La volonté de l’Etat burkinabè de promouvoir et de protéger les droits de l’homme, s’est traduite par l’adoption, en avril 2018,de la politique sectorielle « justice et droits humains » couvrant la période 2018-2027, et dont la vision à l’horizon 2027 est de disposer d’une justice crédible, accessible à tous et respectueuse des règles de l’Etat de droit qui garantit aux hommes et aux femmes l’effectivité de leurs droits pour une nation pacifique et solidaire.

 

En outre, un Plan d’actions national 2019-2022 de mise en œuvre des recommandations et engagements issus de l’Examen Périodique Universel (EPU) et des organes de traités, est en cours d’adoption. Aligné sur les Objectifs de Développement Durable, ce plan traduit la concrétisation des engagements volontaires que le Burkina Faso a pris lors de son élection pour un troisième mandat au Conseil des droits de l’homme en 2018.

 

Monsieur le Président,

 

Ces initiatives prises par mon pays sont renforcées par un cadre juridique et institutionnel adéquat soutenu par des mesures politiques. Il s’agit entre autres de :

 

  • la création d’un département ministériel en charge spécifiquement des droits humains  et de la promotion civique ;

 

  • l’adoption de la loi portant création d’un pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme ;

 

  • l’adoption de la loi portant code pénal qui introduit l’incrimination de la torture et des pratique assimilées, l’abolition de la peine de mort, la protection des enfants victimes ou témoins  de violences faites aux enfants telles la vente d’enfant, la prostitution et la pornographie enfantine ;

 

  • l’adoption de la loi portant organisation judiciaire qui consacre les juridictions pour enfants dont la chambre pour mineur et la chambre pour enfant ;

 

  • la mise en place d’un fonds d’assistance judiciaire ;

 

  • la formation des forces de défense et de sécurité en matière de protection des droits humains dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ;
  • la tenue d’un dialogue politique qui a abouti à des décisions consensuelles et à des recommandations dont  le positionnement alterné des femmes sur les listes électorales, l’adoption d’un plan national pour la mise en œuvre des résolutions 1325, 1820 et 2242 du Conseil de sécurité des Nations-Unies, l’érection en délit de la stigmatisation des ethnies  et la recherche des solutions pérennes aux conflits communautaires.

 

Dans sa quête permanente de consolidation de l’état de droit, le Burkina Faso bénéficie de l’appui des organisations de la société civile et des institutions nationales auprès desquelles les victimes de violations de droits humains peuvent recourir pour défendre leurs droits. Leur rôle est capital en ce qu’elles constituent des structures de proximité pour les populations et leurs actions complètent celles des structures publiques.

Monsieur le Président,

Malgré ces progrès encourageants, le Burkina Faso fait toujours face à des défis qui inhibent ses efforts en matière de promotion et de protection des droits de l’homme. Ces défis sont entre autres, la persistance des pesanteurs socioculturelles, la méconnaissance des droits humains, les multiples attaques terroristes, la montée de la radicalisation et de l’extrémisme violent.

 

Mon pays, à lui seul, ne peut relever ces défis sans une coopération franche entre toutes les parties prenantes. C’est pourquoi, le Burkina Faso, tout en remerciant la communauté internationale pour l’appui dont il bénéficie dans le cadre de la lutte contre l’hydre terroriste et ses effets sur la vie de milliers de burkinabè, maintient son engagement à œuvrer pour l’édification de sociétés résilientes, solidaires et prospères, respectueuses et garantes des Droits de l’Homme.

Je vous remercie.