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Déclaration du Burkina Faso Prononcée par Monsieur Ouinibani KONATE, Ambassadeur, Représentant Permanent adjoint, Chargé d’Affaires a.i., sur les questions de la Sixième Commission, relatives aux Mesures Visant à éliminer le terrorisme international.

Thursday, 07 October 2021

Monsieur le Président,

 

Ma délégation tient à vous adresser ses sincères félicitations pour votre élection à la tête de la 6eme Commission. J’ai la ferme conviction que sous votre leadership nos travaux connaîtront un bon dénouement et vous pouvez compter sur le plein soutien et la coopération de ma délégation.

Qu’il me soit également permis de saluer la qualité des différents rapports produits par le Secrétaire général au titre de la présente session. Ma délégation prend bonne note des recommandations qui y sont faites.

Ma délégation souscrit aux déclarations faites, respectivement par le Ghana au nom du groupe Africain et par l’Azerbaïdjan au nom du Mouvement des non Alignés, et voudrait faire quelques observations à titre national.

 

Monsieur le Président,

Distingués délégués,

Le terrorisme continue d’être l’une des grandes menaces à la paix et à la sécurité internationale de notre temps. Si la situation semble sous contrôle dans les régions du Proche et du Moyen Orient grâce aux actions menées par la coalition internationale contre Daesh, en Afrique et en particulier dans la région du Sahel la situation est très préoccupante.

 

La situation sécuritaire dans la bande sahélo saharienne s'est fortement dégradée au cours des dernières années, avec des violences d’une gravité sans précédent et compromettant gravement les efforts de développement. Elle a occasionné de nombreuses pertes en vies humaines et des déplacements massifs de populations fuyant les exactions des groupes armés terroristes.

 

Au Burkina Faso, au mois de juillet 2021, on dénombrait plus de 2,86 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire et plus de 1,36 millions de personnes déplacées internes dont 53% de femmes et 54% d’enfants. En raison de l’insécurité, plus de 2244 établissements scolaires ont été obligés de se fermer, ce qui a privé plus de 300 milles élèves de l’accès à l’éducation.

Cette situation nous interpelle à agir dans l’urgence, car aujourd’hui toute la région ouest africaine vit dans une crainte permanente des attaques terroristes.

 

Monsieur le Président,

 

Pour faire face à cette situation au Burkina Faso le Gouvernement a entrepris de nombreuses réformes institutionnelles et judiciaires.

 

Ainsi, dans le domaine de la prévention et de la gestion des conflits, le Gouvernement a mis en place l’Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC) et adopté une stratégie nationale de prévention de la radicalisation et de lutte contre l’extrémisme violent (SNPREV) le 10 mai 2021. L’objectif premier de cette stratégie est de prévenir la radicalisation et l’extrémisme violent à travers une synergie d’actions coordonnées avec les pays de la Région du Sahel.

 

Sur le plan judiciaire, et dans le cadre de la mise en œuvre de la loi N°006-2017/AN du 19 janvier 2017 portant création, organisation et fonctionnement d’un pôle judiciaire spécialisé dans la répression des actes de terrorisme, le Gouvernement a mis en place le 28 avril 2020, une unité d’enquête spécialisée, complétant ainsi l’architecture institutionnelle de ce tribunal. Ces efforts ont permis la tenue des premières audiences de jugement des dossiers impliquant des présumés terroristes le 09 août 2021.

 

La lutte contre le financement du terrorisme constitue également une priorité pour mon pays. En effet, afin d’améliorer la conformité du dispositif national de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes, à l’aune des normes et standards internationaux en la matière, une stratégie nationale et un plan d’actions ont été adoptés en 2020 pour la période 2021-2025. Leur mise en œuvre permettra d’assécher les sources de financement des groupes armés terroristes opérant au Burkina Faso.

 

Monsieur le Président,

Distingués délégués,

 

Au-delà des réformes institutionnelles et judiciaires suscitées, le Gouvernement du Burkina Faso reste persuadé que le terrorisme se nourrit aussi de la pauvreté. Dès lors, il s’est attelé à se doter de programmes de développement qui prennent étroitement en compte le nexus développement durable lutte contre le terrorisme. Dans cette lancée et dans le cadre du renforcement de la résilience des populations, le Gouvernement a adopté le Projet d’urgence de développement territorial et de résilience (PUDTR) entré en vigueur le 1er avril 2021 et le Projet communautaire de relèvement et de stabilisation au Sahel (PCRSS) qui entrera en vigueur au cours du dernier trimestre 2021.

 

Monsieur le Président,

Distingués délégués,

 

La coopération internationale demeure l’une des clés dans la recherche de solution efficace contre le terrorisme, car aucun Etat n’est en mesure, à lui seul, de relever les défis complexes occasionnés, au regard non seulement du caractère asymétrique de la guerre et aussi de la porosité des frontières entre les Etats.

 

Nous restons par conséquent convaincus qu’à travers une coopération renforcée et une synergie d’actions de l’ensemble des acteurs, nous viendrons à bout, ensemble, de cette crise.

Ma délégation voudrait saisir l’occasion qu’offre cette tribune pour saluer la mise en œuvre efficace de la stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel et appeler à la mise sur pieds d’un partenariat mondial, sous les hospices des Nations unies, en vue de poursuivre les efforts et prendre des mesures plus efficaces et adaptées pour l’éradication du terrorisme dans la Région du Sahel.

 

Monsieur le Président,

Distingués délégués,

 

Face à la menace terroriste et à la crise sanitaire qui mettent à rude épreuve la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Burkina Faso reste attaché aux efforts de la communauté internationale et à un multilatéralisme actif.

 

C’est pourquoi il salue les actions menées par le système des Nations Unies en soutien à sa réponse nationale et l’appui continu de l’ensemble de ses partenaires bilatéraux et multilatéraux. Le Burkina Faso demeure toujours ouvert à toutes les initiatives ou actions de la communauté internationale pour une lutte commune contre le terrorisme.

 

Je vous remercie pour votre aimable attention.