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Déclaration du Burkina Faso Prononcée par Madame Sika KABORE Première Dame du Burkina Faso lors du panel sur le theme : « Les Mutilations Génitales Féminines (MGF), une Etape cruciale dans la réalisation des Objectifs de Développement Durable »

Tuesday, 19 April 2016

Déclaration Du Burkina Faso Prononcée par Madame Sika KABORE Première Dame du Burkina Faso

New York, le 16 mars 2016

Distinguées personnalités

Mesdames Mesdemoiselles et Messieurs

Chers participants

Au moment où s’ouvrent les travaux de notre panel de haut niveau sur le thème : « les mutilations génitales féminines (MGF), une étape cruciale dans la réalisation des objectifs de développement durable », je voudrais souhaiter la bienvenue à tous les panelistes et exprimer ma sincère gratitude aux organisateurs pour l’honneur qu’ils me font de prononcer le mot de d’ouverture.

C’est une excellente opportunité à saisir pour saluer la pertinence et l’actualité du thème qui n’ont pas échappé aux participantes et participants qui ont fait le déplacement de ce matin pour honorer ce panel.

Honorables invités

Mesdames et Messieurs

Si l’on peut, toute  proportion gardée, reconnaître les progrès enregistrés en matière des droits humains, ceux des petites filles et des femmes demeurent encore fortement compromis par des pratiques traditionnelles néfastes, préjudiciables à la valorisation du potentiel humain féminin et, partant à l’atteinte des objectifs de développement durable.

Les droits de la femme sont toujours tributaires d’une part des textes de loi qui comportent des stipulations discriminatoires à l’égard des femmes et  d’autre part, des normes sociales qui perpétuent des pratiques humiliantes et dégradantes pour la  femme.

Le nouveau Programme de développement durable à l’horizon 2030, en se fondant sur les résultats des Objectifs du Millénaire pour le Développement(OMD) et se voulant plus ambitieux en projetant un monde sans violence, un monde de paix, un monde protecteur, accorde une importance particulière aux plus vulnérables.

A travers ses dix-sept objectifs et précisément dans son objectif 5 cible 3, ce nouvel agenda rappelle aux Etats du monde entier, qu’aucun développement durable n’est possible si les femmes continuent d’être discriminées, violentées, exploitées, déshonorées et relayées au second plan. 

L’égalité des sexes n’est pas seulement un droit fondamental de la personne, elle est aussi un fondement nécessaire pour l’instauration d’un monde pacifique, prospère et durable.

Stendhal, célèbre écrivain français l’a dit : "L'admission des femmes à l'égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation, et elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain."

L’égalité des sexes ne saurait être une égalité mathématique ni un combat contre le sexe opposé pour occuper une place de prééminence. Elle est plutôt une opportunité d’égalité de chance, une complémentarité pour parvenir à un développement durable.

La lutte contre les pratiques préjudiciables telles que le mariage précoce et/ou forcé ainsi que les mutilations génitales féminines (MGF), s’inscrit dans ce registre.

Honorables invités

Mesdames et Messieurs

Dans plusieurs pays du monde,  la problématique des mutilations génitales féminines, au regard de son ampleur et de ses conséquences, reste un problème actuel  de droit, de santé publique, de dignité et de discrimination basée sur le sexe.

L’OMS, a fustigé les MGF en ces termes   : «Les mutilations génitales féminines sont internationalement considérées comme une violation des droits des jeunes filles et des femmes. Elles sont le reflet d'une inégalité profondément enracinée entre les sexes et constituent une forme extrême de discrimination à l'égard des femmes Elles sont presque toujours pratiquées sur des mineures et constituent une violation des droits de l’enfant. Ces pratiques violent également les droits à la santé, à la sécurité et à l'intégrité physique, le droit d'être à l'abri de la torture et de traitements cruels, inhumains ou dégradants, ainsi que le droit à la vie lorsqu'elles ont des conséquences mortelles ».

Honorables invités

Mesdames et Messieurs

Le thème du présent panel  «  Les MGF une étape cruciale dans la réalisation des ODD » vient nous rappeler l’impérieuse nécessité de parvenir à leur élimination comme gage de la réalisation du nouveau référentiel mondial en matière de développement.

La mise en œuvre totale de l’objectif 5 s’avère cruciale puisqu’il a le potentiel de transformer l’inégalité des relations de pouvoir existant entre les femmes et les hommes, et de s’attaquer aux barrières structurelles entravant les progrès dans tous les domaines.

Garantir l’égalité d’accès des femmes et des filles à l’éducation, aux soins de santé, à un travail décent et à leur pleine participation dans les processus de prise de décisions politiques et économiques, nourrira l’instauration d’économies durables et sera bénéfique aux sociétés et à l’ensemble de l’humanité.

Honorables invités

Mesdames et Messieurs

Des actions d’approfondissement des lois de promotion et de protection de nos filles, ainsi que de plaidoyers pour la participation de tous les leaders communautaires (coutumiers et religieux) permettront de parvenir à l’éradication des MGF, et des autres formes de violences à l’égard des femmes et des enfants.

A ce titre, je voudrais convenir avec le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, dans son message publié le 5 février  2015 à la veille de la Journée internationale tolérance zéro à l'égard des MGF  où il déclarait : «Il est plus que jamais urgent, mais aussi possible, de mettre fin aux mutilations génitales féminines et d'épargner ainsi d'immenses souffrances aux femmes, tout en leur donnant plus de moyens d'influencer positivement l'évolution du monde ».

Aussi, je fonde ma conviction sur une conjugaison des efforts à l’échelle communautaire sous régionale, régionale et mondiale pour réaliser cet objectif dans une très brève échéance.

J’invite toutes les délégations à participer de façon constructive aux échanges de ce matin et, une fois de retour dans leur pays respectifs, à  œuvrer à l’élaboration de programmes pertinents et cohérents visant l’accélération de l’abandon des MGF afin que le rendez-vous de 2030 soit une réalité.

A chacune et à chacun, je demande de stimuler tout le potentiel qui est en vous pour renforcer les capacités de vos mères, de vos sœurs, de vos épouses et de vos filles de façon à refuser les MGF qui ne sauraient  être maintenues au nom d’une quelconque tradition ou croyance.

Pour ma part, je puis vous assurer de mon engagement à œuvrer avec l’appui de toutes les institutions internationales, de tous les acteurs soucieux du respect des droits fondamentaux de la personne humaine, à continuer le plaidoyer auprès des décideurs afin que toutes les résolutions adoptées par l’Assemblée Générale des Nations Unies, qui visent une action mondiale contre ces pratiques se traduisent en actes  concrets pour que dans un proche avenir les MGF deviennent un souvenir. 

Honorables invités

Mesdames et Messieurs 

Je voudrais terminer mon propos, en réitérant ma reconnaissance aux institutions internationales, de même qu’à toutes les bonnes volontés qui ne cessent de soutenir les efforts de promotion et de protection des droits de la femme et de l’enfant, notamment la promotion de l’élimination des mutilations génitales féminines dans le monde. Je souhaite un plein succès à nos échanges

Toutes et tous engagés pour l’élimination effective des mutilations génitales féminines d’ici à 2030.

Je vous remercie.