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Déclaration du Président du Faso S.E.M. Roch Marc Christian KABORE à la réunion de haut niveau sur le VIH/SIDA

Jueves, 16 Junio 2016
  • Monsieur le Président ;
  • Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;
  • Monsieur le Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies ;
  • Monsieur le Directeur Exécutif de l’ONUSIDA ;
  • Distinguées Personnalités ;
  • Mesdames et Messieurs ;

Le Burkina Faso est honoré de prendre part à la présente rencontre de haut niveau sur le VIH/SIDA, cadre qui nous donne le privilège d'évaluer avec la communauté des Nations Unies, les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la déclaration d’engagement sur le VIH/SIDA (2001) et des Déclarations politiques sur le VIH/sida (2006 et 2011), afin de réaffirmer notre engagement pour les prochaines années dans la perspective de mettre fin à l’épidémie d’ici à 2030.

Ma délégation fait sienne la déclaration prévue pour être faite au nom du Groupe Africain et prend note du rapport du Secrétaire général produit en vue de la présente.

  • Monsieur le Président,
  • Mesdames, et Messieurs,

Le Burkina Faso a régulièrement produit les rapports d’activités sur la riposte au Sida au Burkina Faso (global AIDS Response progrss reporting (GARPR)) transmis à l’ONUSIDA et qui montrent les progrès réalisés vers l’atteinte des différents indicateurs définis par les Nations Unies.

Sur le plan de la coordination et du leadership, le Conseil national de lutte contre le SIDA et les IST dont je préside les travaux, a régulièrement tenu ses sessions depuis sa création en 2001. Cette expérience de gouvernance de la réponse nationale au VIH est partagée avec les pays de la sous-région.

Au cours de l’année 2015, le gouvernement décidé d’élaborer un quatrième document d’orientation de la réponse nationale au VIH. Le Cadre stratégique national de lutte contre le VIH, le Sida et les IST (CSN-SIDA) élaboré pour la période 2016-2020 devrait permettre d’accélérer l’atteinte des résultats en matière de prévention et de prise en charge. Ce nouvel outil s’intègre dans la vision des plans stratégiques nationaux de troisième génération définie par l’ONUSIDA et qui met l’accent sur les priorités d’intervention à impact évident et manifeste.

L’élaboration du CSN-SIDA 2016-2020 s’inscrit dans les perspectives de réalisation des stratégies internationales de l’ONUSIDA portant sur l’accélération de la riposte pour mettre fin à l’épidémie de Sida d’ici à 2030, conformément à l’objectif 3 cible 3 du Programme de développement mondial à l’horizon 2030 qui est le nouveau référentiel mondial en matière de développement.

Monsieur le Président,

Mesdames, messieurs,

La lutte contre le VIH, le Sida et les IST demeure un domaine prioritaire de la stratégie nationale de développement du Burkina Faso.

Les résultats tangibles portent entre autres sur le maintien de la tendance à la baisse et à la stabilisation de la prévalence du VIH, l’amélioration de l’accès des PVVIH au traitement, le leadership affirmé au plus haut niveau de l’Etat, la recherche de mécanismes innovants de mobilisation des ressources notamment au plan national.

La grande mobilisation sociale des acteurs et l’implication de l’ensemble des partenaires au développement dans la réponse ont fortement contribué à ces résultats.

La tendance à la baisse et à la stabilisation est confirmée avec le taux de prévalence qui est passé de 1,22% en 2011 à 0,9% en fin 2014 selon le Rapport ONUSIDA 2015.

Dans le domaine de la prévention, des efforts ont été faits pour une couverture des besoins de l’ensemble des groupes spécifiques vulnérables et à haut risque d’infection au VIH. Au-delà des acquis en matière de dépistage, une priorité est accordée à la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, avec une couverture de 98,22% des formations sanitaires (en 2015) et une amélioration constaté du taux d’adhésion des femmes au programme (86,06% en 2015).

On note une augmentation régulière du nombre de personnes sous traitement ARV et du nombre d’établissements de santé assurant les soins (100 établissements) avec un maintien de la gratuité du traitement ARV depuis 2010. En fin 2015, un nombre total de 52 248 PVVIH étaient sous traitement par les ARV dont 49 955 adultes et 2 293 enfants.

Les activités de protection juridique et de lutte contre les pratiques de stigmatisation et de discrimination envers les personnes vivant avec le VIH et les personnes affectées ont été soutenues dans le sens du renforcement de leur accès aux services juridiques, des séances de sensibilisation sur la lutte contre la stigmatisation/discrimination et sur les droits humains dans le contexte du VIH, de la reproduction et la diffusion de textes juridiques et des textes réglementaires sur le VIH, de l’organisation des campagnes médiatiques de sensibilisation sur la stigmatisation et la discrimination des PVVIH, etc.

En matière de financement de la lutte contre le VIH, le Sida et les IST, il est aussi important de rappeler que les efforts de plaidoyer pour la mobilisation des ressources internes se sont traduit par une augmentation des allocations budgétaires de l’Etat depuis 2012, en créant une ligne budgétaire dans la Loi de finance consacrée à la lutte contre le VIH, mais aussi en augmentant substantiellement sa contribution par rapport aux engagements pris : les montants inscrits dans le budget de l’Etat sont passés de 8 520 000 Dollars US en 2012 à environ 13 910 000 Dollars US en 2013 et à une moyenne de 17 390 000 Dollars US à partir de 2014.

  • Monsieur le Président,
  • Mesdames, messieurs,

Des résultats pertinents et évidents ont été obtenus, eu égard au contexte actuel de la réponse nationale au VIH et des nombreuses opportunités qui sont offertes sur le plan politique et stratégique. En dépit de ces acquis, des défis restent à relever pour vaincre l’épidémie.

Il s’avère nécessaire de reformuler les stratégies pour les adapter aux besoins réels, aussi bien pour la population générale que pour les groupes spécifiques vulnérables et à hauts risques, afin d’assurer le contrôle de l’épidémie et éviter le phénomène de rebond. Il s’agit également de veiller à un meilleur ciblage des interventions et au renforcement de la prise en compte du genre et des droits humains dans les actions de prévention, de prise en charge et d’appui.

Le Burkina Faso réaffirme son engagement pour l’accélération de la prévention et du traitement du VIH en vue de « Mettre fin à l’épidémie du Sida à l’horizon 2030 ».

Des progrès notables devront être enregistrés dans les domaines clés suivants :

  • la réduction des nouvelles infections au sein des populations notamment chez les femmes, les jeunes et chez les groupes spécifiques identifiés comme foyers de l’épidémie du VIH ;
  • l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’Enfant ;
  • l’atteinte de l’objectif «3/90» à l’horizon 2020.

L’alternative pérenne pour le financement de la réponse nationale au VIH serait le développement des stratégies innovantes de mobilisation des ressources internes du fait de la réduction continue des financements extérieurs.

Dans cette perspective, j’affirme l’engagement de notre gouvernement à poursuivre et à améliorer pour les années à venir les inscriptions du Budget de l’Etat pour le financement du cadre stratégique national de lutte contre le VIH, le Sida et les IST.

  • Monsieur le Président,
  • Mesdames, messieurs,

Qu’il me soit permis, du haut de cette tribune, de rendre un hommage à l’engagement éprouvé des personnes vivant avec le VIH, des acteurs de la société civile, des acteurs de la recherche et de toutes les personnes (femmes et hommes) qui, jour et nuit, se consacrent à la lutte contre le VIH/Sida, à la protection et au soutien des personnes infectées et affectées.

Je ne saurais clore mon propos sans renouveler ma reconnaissance à tous nos partenaires techniques et financiers qui nous accompagne dans notre lutte déterminée. Aussi, voudrais-je les exhorter à maintenir et à renforcer leur appui qui est fondamental notamment pour les pays africains, pour leur permettre de mettre fin au Sida.

C’est à ce prix, et dans une synergie d’actions, portée par une volonté politique constante et affichée que notre lutte déterminée contre ce fléau sera couronnée de succès d’ici à 2030.

Je vous remercie.