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Déclaration au nom du Groupe Francophone de New York sur les questions relatives à l'information

Viernes, 14 Octubre 2016

DECLARATION DU BURKINA FASO 
(Au nom du Groupe Francophone de New York)
Prononcée par :
S.E.M. Eric TIARE
Ambassadeur, Représentant Permanent

 

Monsieur le Président,

J’ai l’honneur de m’exprimer aujourd’hui en ma qualité de vice-président chargé du multilinguisme au sein du Groupe des Ambassadeurs francophones de New York, un groupe qui célèbre cette année son trentième anniversaire; la composition  dudit groupe recoupe celle de l’Organisation Internationale de la Francophonie, à savoir 80 gouvernements membres, associés et observateurs, dont 77 Etats membres des Nations Unies.

Au nom de notre groupe, je voudrais, pour commencer, saluer l’excellente manière et le talent avec lesquels vous dirigez nos travaux. Je remercie également Madame Cristina GALLACH, Secrétaire générale adjointe pour la Communication et l’Information, pour les compléments d’information sur les activités récentes du Département de l’information qui ne sont pas couvertes par le rapport du Comité de l’information, établi à l’issue de sa 38ème session, et soumis à notre examen.

Je voudrais tout d’abord souligner combien l’information et la communication sont essentielles à la réalisation des objectifs de l’Organisation des Nations Unies.

Comme l'énonçait clairement si bien la résolution 13 (I) du 13 février 1946 sur l’organisation du Secrétariat, (je cite) « l’Organisation ne pourra réaliser ses fins que si les peuples du monde sont tenus pleinement au courant de ses buts et de ses activités » (fin de citation). Atteindre les peuples du monde par l’ensemble des moyens de communication est plus que jamais indispensable à l’accomplissement des mandats confiés au Secrétariat.

C’est dans cet esprit que le groupe francophone de New York a été à l’initiative, dans les années 1990, de l’inscription à l’ordre du jour de la plénière de l’Assemblée générale d’un point sur le multilinguisme, en juste reconnaissance de la nature transversale de cette question. Et je rappelle à cet égard, la résolution 69/324 du 11 septembre 2015 sur le multilinguisme, dont les négociations ont été coordonnées par l’un de nos membres, le Sénégal.

Monsieur le Président,

Pour notre groupe en effet, le multilinguisme n’est que le corolaire du multilatéralisme. Son principe est d’ailleurs inscrit dans la Charte des Nations Unies, qui fait également foi en cinq langues. Le multilinguisme est aussi le garant du respect de la diversité culturelle et linguistique dans les organisations internationales, de la participation du plus grand nombre aux débats et de l’égalité souveraine des Etats.

Par conséquent, le groupe francophone ne peut que se féliciter de voir le multilinguisme légitimement reconnu comme valeur fondamentale de l’Organisation des Nations Unies.

Pour l’ensemble de ces raisons, au nom du groupe francophone de New York, je tiens à souligner l’importance, pour tous les départements du Secrétariat des Nations Unies, d’intégrer le multilinguisme dans l’ensemble de leurs activités d’information et de communication, et de chercher chaque jour davantage à élargir leur public. Le multilinguisme est une condition de l’efficacité de notre action collective, qu’il s’agisse de la performance des opérations de maintien de la paix, de la promotion des droits de l’homme ou de la mise en œuvre inclusive du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

Monsieur le Président,

Le groupe francophone reflète la diversité de notre monde contemporain. Il est présent sur les cinq continents, et l’ensemble des groupes régionaux des Nations Unies. Il est composé de pays industrialisés comme de pays relevant de la catégorie des moins avancés. Ces disparités ne doivent pas être occultées.

Les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, y compris l’internet mobile, représentent des opportunités inestimables pour l’Organisation d’élargir son rayon d’action et la portée de son message. Mais pour ne laisser personne de côté, il importe de continuer d’accorder une attention particulière aux peuples du monde qui restent à l’écart des circuits de l’information et pour qui les moyens traditionnels de communication gardent toujours toute leur pertinence.

Monsieur le Président,

Je voudrais souligner qu’à travers la langue française qui nous réunit au sein de ce groupe, ce sont les valeurs de respect de la diversité, de fraternité, de dignité de la personne, de solidarité, de liberté d’expression et de l’information que nous célébrons et véhiculons, valeurs que la Francophonie et les Nations Unies partagent. L’excellence de la coopération entre la Francophonie et le Département de l’Information Publique mérite  donc à cet égard d’être saluée.

Monsieur le Président,

Le groupe francophone de New York souhaite réitérer tout son soutien et ses encouragements au Secrétariat dans ses efforts de communication multilingue auprès des peuples du monde, sur chacun des trois piliers des Nations Unies que sont la paix et la sécurité internationales, le développement et les droits de l’Homme. Notre groupe se réjouit d’avance des efforts collectifs qui seront entrepris en ce sens au cours de l’examen de ce point par notre Commission.

Monsieur le Président ;

Je voudrais, à présent, à titre national faire ces quelques observations.

L’un des défis qui pèse sur la génération actuelle de l’humanité est celle de la réalisation du droit de tous à l’information juste et équitable. En dépit des avancées significatives dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication, les pays en développement, dont le Burkina Faso, ne bénéficient pas pleinement des avantages liés à cette révolution.

De ce fait, les médias traditionnels tels que la radio, la télévision et la presse écrite constituent encore pour nombre de nos populations la principale source d’accès à l’information.

Tout en plaidant pour la poursuite de l’exploitation des médias traditionnels à côté des nouveaux médias, ma délégation encourage les pays leaders dans la révolution technologique à vulgariser les moyens de l’information afin de les rendre accessibles à tous.

Monsieur le Président ;

Distingués délégués ;

Le réseau des Centres d’Information des Nations Unies joue un rôle très important  dans le dispositif de communication des Nations Unies. Le Centre d'information basé à Ouagadougou  et qui couvre le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad, contribue efficacement à la prise en compte des besoins spécifiques des quatre pays et joue un rôle d’alerte et de sensibilisation sur les questions  de pauvreté, d’insécurité alimentaire et de catastrophes naturelles.

Tout en vous rassurant que ce centre continuera de bénéficier de l’attention et de l’intérêt du Gouvernement du Burkina Faso je réitère ici, la nécessité de renforcer les capacités du centre de Ouagadougou pour lui permettre d’accomplir convenablement et au mieux sa mission.

Monsieur le Président ;

Mesdames et Messieurs les délégués ;

Ma délégation voudrait appeler les Etats membres de l’ONU à accorder une plus grande attention et considération à la liberté d’information et d’expression,  car, des médias libres, indépendants et pluralistes, bénéficiant de la liberté d'information et d'expression, sont indispensables à l’ancrage et au bon fonctionnement de la démocratie et  à l’état de droit. La liberté des médias contribue fortement en effet à la protection de tous les autres droits de l'homme, si chers aux Nations Unies.

Monsieur le Président ;

Mesdames et Messieurs les délégués ;

Avant de clore mon propos, je voudrais saluer  le professionnalisme avec lequel les hommes de médias abattent au quotidien leur travail, côtoyant parfois le danger et bravant l’adversité de certains milieux, et ce, afin de défendre les idéaux de l’Organisation des Nations Unies.

Je vous remercie.