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la 64ième session Ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies

Thursday, 24 September 2009
Presenter: 
S.E.M. AHMED ABDALLAH MOHAMED SAMBI
Location: 
New York

Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée;

Excellence Monsieur le Secrétaire Général;

Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement ;

Honorables délégués;

Permettez-moi de vous rendre hommage Monsieur le Président, Monsieur le

Secretaire Général pour le dévouement avec lequel vous assurez respectivement votre

noble mission.

Monsieur le Président,

Je voudrais, pour une fois, ne pas conclure mon discours par la question de l’île

comorienne de Mayotte, comme j’ai coutume de le faire.

Je me permets d’aborder en priorité ce sujet sensible qui touche à l’unité et à

l’intégrité des Comores, à son histoire, au droit international mais aussi à la paix dans la

région de l’Océan Indien.

L’Assemblée générale des Nations Unies a, à maintes reprises, reprouvé la

présence française dans l’île comorienne de Mayotte, parce que les Comores ont été

admises au sein de la Communauté internationale, dans ses frontières coloniales,

comprenant les îles de Mayotte, d’Anjouan, de Mohéli et de la Grande Comore.

Malgré les multiples résolutions pertinentes sans appel des Nations Unies, des

consultations passées et ultérieures organisées dans l’île, la France continue de tenir des

referendums à Mayotte pour ancrer définitivement cette île comorienne à la République

française.

Ces consultations ont permis de changer plusieurs fois le statut de l’île

comorienne de Mayotte, seulement dans le cadre du droit interne français jusqu’à

transformer cette île, par la dernière consultation, en cent unième département français.

Il faut noter, par ailleurs, que les relations entre la France et les Comores sont

particulières.

En effet, malgré ce différend né de la separation d’une île de ces trois autres

soeurs, handicapant ainsi l’archipel des Comores en le transformant en une vache à trois

pattes, comme disait feu le Président Ahmed Abdallah Abderemane, contrairement à ce

que l’on pourrait penser, les Comores entretiennent un partenariat privilégié avec la

France.

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La France est présente aux Comores en ce sens qu’elle est toujours associée à la

communauté internationale dans les grandes décisions qui engagent l’avenir de mon pays.

La France reste le premier partenaire économique des Comores. Elle fait partie

des grands contributeurs de l’aide au développement dans mon pays. Plus de deux cent

mille Comoriens vivent sur le sol français. Voilà quelques exemples pour vous montrer

qu’aucune hostilité n’existe entre nos deux peuples ni nos deux pays.

Et nous avons la ferme volonté, non seulement, de poursuivre ce partenariat

privilégié mais même de le raffermir davantage.

Toutefois, cette volonté d’entente ne peut en aucun cas constituer une

renonciation de notre ferme attachement à l’ intégrité territoriale de notre pays.

C’est dans ce sens, Excellences Mesdames et Messieurs, que j’ai pris l’initiative

de venir presenter à la France, de

façon solennelle, en prenant à temoin l’ensemble de la

Communauté internationale, une proposition de règlement de ce différend.

En effet, je propose à la France de reconnaître la vocation des quatre îles de

l’Archipel des Comores à rester une nation indivisible gérée sur la base du principe d’un

pays, deux administrations.

J’entends par ce principe, que la France reconnaisse la souveraineté entière de

l’Union des Comores sur l’ensemble de son territoire tout en continuant à administrer

l’île comorienne de Mayotte.

Bien evidemment, les deux parties devront parvenir a un compromis sur la durée

de cette présence

française sur l’île comorienne de Mayotte.

En contrepartie, nous demandons à la France, d’accompagner activement le

développement économique des trois autres îles pour qu’un certain équilibre soit trouvé

dans l’ensemble de l’Archipel, un équilibre qui favorisera nécessairement un

rapprochement harmonieux des uns vers les autres, et qui permettra à l’île comorienne de

Mayotte de rejoindre, enfin, son giron naturel.

Ce processus permettra à nos frères et soeurs mahorais de préserver leurs acquis

sociaux et leur niveau de vie, et aux trois autres îles de relever les nombreux défis de

développement auxquels elles sont confrontées.

Je suis persuadé que ces nouvelles propositions, qui devraient rentrer dans le

cadre des négociations entre la France et les Comores, trouveraient un denouement

heureux avec l’accompagnement actif de l’ensemble de la Communauté internationale.

Entre la France et les Comores, il y a presque deux siècles de vie commune, deux

siècles d’Histoire, de Culture et de Langue en partage.

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Nous n’avons pas le droit de gâcher ce patrimoine en laissant persister les

malentendus, en laissant perdurer ces drames qui transforment le bras de mer entre

Anjouan et Mayotte, en un des plus grands cimetières marins du monde.

C’est pour toutes ces ces raisons que nous venons ainsi, à la face du monde,

montrer notre bonne volonté qui, nous osons espérer, ne sera jamais annihilée par une

attitude d’inflexibilité ou d’intransigeance.

Excellences;

Mesdames et Messieurs;

Nous nous réunissons chaque année dans cette préstigieuse enceinte pour

débattre des questions liées à la paix, à la sécurité et au développement.

Force est de constater que malheureusement, les efforts consentis ne s’avèrent

pas toujours concluants puisqu’à ce jour, les défis à relever restent nombreux et leurs

conséquences sur nos pays et nos peuples deviennent de plus en plus néfastes.

Certes des progres sont enregistrés ici et là, toutefois, nos peuples continuent a

souffrir de la faim, de la malnutrition et des maladies.

Nos enfants ne bénéficient toujours pas d’un enseignement de qualité nécesaire

pour leur assurer un meilleur avenir.

Les soins de santé restent encore un luxe pour la plupart de nos citoyens.

Certains de nos villages et même de nos villes manquent cruellement de

services sociaux de base, voire même d’eau potable et d’électricité.

Enfin, nos pays et plus particulièrement les Petits Etats Insulaires comme le

mien sont menacés par des catastrophes naturelles multiples dont les conséquences ne

font qu’aggraver une situation socio-économique déjà fragile.

Certains mêmes de nos pays risquent de ne plus figurer sur la carte du monde

dans quelques années. Cette situation catastrophique qui prevaut à une époque ou

paradoxalement des avancées techniques et technologiques énormes sont enregistrées

quotidiennement dans le monde, doit nous interpeller et nous inciter à redoubler d’efforts

en vue de trouver des reponses appropriées.

Ainsi, une réelle mobilisation internationale et plus particulièrement des pays les

plus nantis face à tous les défis auxquels nos pays sont confrontés, s’impose.

Nous devons mener une action concrète, urgente et concertée et agir de

façon

determinée pour faire face aux conséquences des crises économiques, financières et

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alimentaires qui frappent nos pays, sans distinction aucune.

J’estime qu’il est temps de faire preuve de solidarité agissante et de

pragmatisme, si nous voulons que nos discours se traduisent en actions concrètes et si

nous voulons redonner de l’espoir à nos peuples qui n’ont que trop souffert.

Bien évidemment, nos pays en développement ne demandent pas à aller sur la

lune, du moins pas pour le moment.

Nous demandons tout simplement à ce que nous unissions nos efforts pour

satisfaire aux revendications légitimes de nos peuples qui n’aspirent qu’à vivre mieux et

dignement, dans la paix et la

sérénité.

Notre Organisation a un grand rôle à jouer dans la réalisation de cet objectif et

pour que sa voix puisse porter aussi loin que nécessaire, il faudrait que nous convenions

tous sur la nécessité d’apporter à ses différentes instances les réformes nécéssaires.

En effet, seule une organisation plus représentative, plus démocratique et plus

équitable, dans ses différentes structures, sera en mesure de mieux appréhender les

problèmes auxquels tous les pays sont confrontés; les comprendre et concevoir les

solutions les mieux adaptées pour plus de paix, de stabilité et de développement.

Par ailleurs et dans le cadre du respect des droits de l’Homme et de la bonne

gouvernance internationale, il serait souhaitable de lutter contre l’utilisation abusive de

« la compétence universelle » en oeuvrant en faveur d’un meilleur encadrement de la

compétence mais aussi en faveur de la mise en place d’un organisme de réglementation

de ce principe.

Il conviendrait également de mieux définir le concept de « la responsabilité de

protéger », en se donnant le temps nécessaire à la reflexion par rapport à sa mise en

oeuvre.

Mesdames et Messieurs ;

Honorable Assistance ;

La paix et la sécurité restent des conditions éssentielles à la promotion du

développement socio-économique.

Ainsi, les situations de conflit qui prévalent dans des nombreuses régions du

monde devraient nous interpeller.

Notre solidarité doit se manifester davantage à l’égard des populations de ces

régions qui, des années durant, n’ont connu que désolation, désespoir et humiliation.

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Aussi, saluons-nous l’initiative entreprise par Son Excellence le Président Obama

au Proche Orient et qui laisse présager l’espoir de voir le conflit israélo-palestinien,

aboutir à un dénouement à travers une solution juste, équitable et acceptable par les

parties et notamment la concrétisation du principe de coéxistence de deux Etats tel que

stipulé par les différentes Résolutions des Nations Unies sur ce sujet.

Je saisis d’ailleurs cette opportunité pour saluer la présence parmi nous de Son

Excellence le President Barack OBAMA, dont le charisme, le dynamisme et le sens de la

justice nous reconforte dans notre espoir de voir les Etats Unis d’Amérique agir avec plus

d’engagement et de pragmatisme en faveur de la paix, de la justice et du développement

dans le monde.

Je n’oublierai pas l’Irak, l’Afghanistan, la Somalie, la Republique Démocratique

du Congo, la Région des Grands Lacs et le Darfour ou des conflits fratricides ne font

qu’accentuer davantage la misère et le sous développement.

Aussi, nous exhortons la communauté internationale à apporter son assistance à

ces pays frères afin de mettre un terme à cette malheureuse situation.

Je ne peux clore ce chapitre des crises et des conflits sans souhaiter à mes frères et

soeurs malgaches une pleine réussite dans les négociations en cours en vue d’une

transition pacifique qui puisse conduire rapidement au retour de la paix et de la stabilité

dans cette île soeur et à la reprise des efforts en vue de la prosperité économique de cette

île.

Je me permets également de réiterer, ici, le soutien indéfectible de l’Union des

Comores respectivement à la République Populaire de Chine et au Royaume du Maroc

dans leurs efforts légitimes en vue de recouvrer leur intégrité territoriale.

Je voudrais, pour conclure, m’acquitter du noble devoir d’exprimer les vifs

remerciements et la profonde gratitude de la délégation comorienne à toutes les autorités

américaines et à celles de l’Etat de New York plus particulièrement, pour les bonnes

dispositions prises en vue de nous garantir un séjour agréable dans ce grand et beau pays.

Je vous remercie.