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LA 59EME SESSION DE L'ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES

Tuesday, 28 September 2004
Presenter: 
S.E.M SOUEF MOHAMED EL AMINE
Location: 
New York

Monsieur le Président,

Permettez-moi tout d'abord, au nom de la délégation

comorienne et en mon nom propre, de vous féliciter

chaleureusement d'être élu pour présider les travaux de

cette 59ème Session de l'Assemblée Générale de notre

Organisation.

C'est là une tâche qui n'est pas aisée. Mais elle vous

honore, vous-même, votre pays et tout le continent

africain, puisqu'aucune autre organisation ne peut se

prévaloir de cette vocation universelle.

Je voudrais donc vous assurer de la disponibilité

totale de ma délégation à oeuvrer à vos côtés pour le succès

de cette noble mission, au service de la paix et de la

sécurité dans le monde.

Ma délégation se félicite également de la manière dont

votre prédécesseur a dirigé les travaux de la 58ème

Session.

Je salue, au nom des Comores, l'engagement

indéfectible et la disponibilité entière du Secrétaire

Général de notre Organisation, dans son combat qu'il mène

pour la promotion des idéaux de paix, de justice sociale,

de développement et de liberté dans le monde.

Monsieur le Président,

Pendant que le monde avance doucement dans ce

troisième Millénaire, force est de constater que les

sentiments de nos peuples respectifs vacillent entre espoir

et inquiétude.

En effet, alors que la relation entre la paix et le

développement se justifie de plus en plus et rend l'une

indissociable de l'autre, le cours des évènements mondiaux

tend plutôt à remettre celle-ci en cause.

Il est vrai qu'il ne peut y avoir de paix et de

sécurité dans le monde tant que des centaines de millions

de personnes restent encore prisonnières de la misère et de

la pauvreté et n'ont toujours pas le minimum requis pour

une vie quotidienne décente.

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Il ne peut, non plus, y avoir de paix et de sécurité

dans le monde tant que, tous ensemble, nous n'aurons pas

consenti les efforts indispensables pour sauver les

centaines de millions de vies humaines menacées par les

fléaux que sont le SIDA et les autres Pandémies.

Par ailleurs, quelle paix peut-il y avoir dans un

monde qui fait de la prolifération des armes et de la

multiplication des foyers de tensions, la logique même de

son existence et le vecteur de son évolution ?

Voilà, Monsieur le Président, les problématiques qui

nous interpellent, en tant que forum ayant pour vocation

première de veiller à la bonne marche du monde, à la

prospérité et à l'épanouissement de l'espèce humaine, et à

la maîtrise de l'environnement global de notre action qui

doit servir la cause et le bonheur de chaque peuple, de

chaque nation et de chaque citoyen du monde.

Voilà pourquoi, Excellences Mesdames et Messieurs,

notre Organisation doit, aujourd'hui plus que jamais, jouer

pleinement son rôle défini par la Charte des Nations

Unies : un rôle d'avant-garde, un rôle de médiation par

excellence, un rôle d'impulsion et de promotion des acquis

des formidables évolutions que nous apporte chaque jour le

développement des Sciences.

C'est la raison pour laquelle mon pays dit Non à la

pauvreté, Non au SIDA et aux autres pandémies, Non au

terrorisme et Oui à la mise en oeuvre des Objectifs du

Millénaire pour le Développement.

Pour combattre les fléaux que sont la pauvreté, les

grandes maladies et le terrorisme, il faut une volonté

ferme et déterminée d'aller vers le développement.

Le Sommet du Millénaire, auquel ont participé tous les

hauts dirigeants de notre planète, a fait pleinement le

constat de cette réalité.

Il a donc, dans sa Déclaration, arrêté la démarche à

suivre et la voie à emprunter pour une maîtrise efficace de

l'évolution du monde et une correction progressive des

irrégularités constatées et a fixé, pour 2015, l'échéance

pour l'évaluation du plan d'action retenu que chaque pays,

chaque nation, doit mettre en oeuvre, dans cette volonté

collective de sortir le monde du chemin de l'égarement.

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Monsieur le Président,

L'Union Des Comores a fait siens les Objectifs du

Millénaire pour le Développement.

Et, tout en agissant dans le sens de l'évolution

positive du processus de réconciliation nationale, le

gouvernement de mon pays, a déployé les efforts nécessaires

pour se doter, à l'instar de tous les autres membres du

concert des nations, d'un Document de Stratégie de

Réduction de la Pauvreté.

Ce Document auquel ont largement contribué à sa

réalisation, toutes les forces actives de notre pays,

constitue aujourd'hui le tableau de bord de nos priorités

de développement.

Mais pour réaliser ces actions prioritaires pour les

Comores et pour le monde, mon pays, qui vient de parachever

au mois d'avril dernier, la mise en place de ses

institutions, mettant ainsi fin à la crise séparatiste et

institutionnelle qui a pendant sept ans secoué les

fondements de l'Etat, a besoin de l'accompagnement de la

Communauté Internationale.

Nous souhaitons notamment que la volonté exprimée par

le dernier Sommet de l'Union Africaine à Adis Abeba pour la

tenue d'une Table Ronde des pays donateurs en faveur des

Comores, bénéficie du soutien de l'ensemble de la

Communauté Internationale, pour que les Comores aujourd'hui

convalescentes puissent progressivement rejoindre les

autres peuples, dans l'espace à la fois sous régional,

continental et global, sur le chemin de la réalisation du

développement durable qui s'impose désormais, comme la

priorité des priorités.

Monsieur le Président,

Si pour la réalisation des Objectifs du Millénaire

pour le Développement, il faut certes un engagement

national ferme de chacun des Etats membres du concert des

nations, cela milite aussi en faveur d'une plus grande

représentativité au sein de l'Organisation des Nations

Unies, des continents et des peuples.

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Ainsi convient-il d'envisager l'élargissement du

Conseil de Sécurité à d'autres membres permanents, comme

la République de l'Inde, le Japon, la République Fédérale

d'Allemagne et la République Fédérative du Brésil.

Le continent africain et le monde arabe méritent

également d'être dignement représentés au sein du Conseil

de Sécurité.

C'est de cette manière qu'il peut y avoir de

l'équité, car celle-ci s'impose impérieusement pour plus de

justice et de paix dans le monde.

Tel semble le prix à payer, aujourd'hui, pour générer

les équilibres nécessaires à la maîtrise du contexte

international et de l'environnement global qui n'ont

jamais été aussi instables et incertains.

Et, dans la quête permanente de paix, de justice

sociale et de prospérité, le sort des Petits Etats

Insulaires, avec toutes les menaces qui planent sur eux

quant à leur survie, ne saurait être hypothéqué.

Prenons davantage conscience, qu'il s'agit là de

nombreux pays appelés à disparaître, suite à de multiples

aléas, tels que la montée de la mer, les désertifications,

les cyclones, les éruptions volcaniques et j'en passe.

C'est dans ce sens qu'il y a nécessité d'envisager une

action spécifique pour ces Etats. Nous exhortons donc la

communauté internationale à se mobiliser massivement, pour

garantir le succès du prochain Sommet sur les Petits

Etats Insulaires, prévu à l'île Maurice en début d'année

2005.

Monsieur le Président,

Je ne peux manquer de rappeler devant cette auguste

Assemblée que, dans son souci de préserver son unité et son

intégrité, mon pays, l'Union des Comores, inscrit la

question de l'île comorienne de Mayotte parmi ses plus

grandes et urgentes préoccupations.

Le gouvernement de l'Union des Comores reste

convaincu qu'une solution rapide à ce contentieux est de

nature à favoriser le développement de l'ensemble du pays

et permettrait à celui-ci de s'engager résolument aux

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côtés des nations éprises de paix et de liberté pour la

défense des idéaux universels et la promotion de la

démocratie dans le monde.

C'est ainsi que l'Union des Comores lance un appel à

la République française pour qu'ensemble nous engagions un

dialogue politique constructif sur cette question, dans le

respect de la résolution des. Nations Unies admettant les

Comores à l'ONU, en tant qu'Etat -Archipel composé de

quatre îles : Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande-Comore.

Monsieur le Président,

Dans cet élan, mon pays souhaite faire part de

l'intérèt majeur qu'il accorde au principe d'une seule

Chine indépendante et indivisible et demande la

réintégration de l'île de Taiwan dans son giron naturel.

Mon pays apprécie hautement le dialogue très

constructif engagé en ce moment entre le gouvernement de la

République de l'Inde et celui de la République Islamique du

Pakistan, sur la question du Cachemire.

Mon pays formule des voeux ardents pour qu'entre le

peuple palestinien et le peuple israélien s'instaure

rapidement un dialogue capable de mettre un terme à la

violence et de conduire à la cohabitation pacifique entre

ces deux peuples voisins.

L'Union des Comores formule aussi des voeux ardents

pour une résolution juste et équitable de la question du

Sahara Occidental et appuie vigoureusement les efforts

déployés à cette fin par les Nations Unies et le

gouvernement du Royaume du Maroc.

L'Union des Comores condamne énergiquement les prises

d'otages en Irak et espère le retour rapide de la paix et

de la sécurité en Irak, afin de contribuer à la sécurité

dans la région.

Je voudrais, pour terminer, souhaiter pleins succès

aux travaux de cette 59ème Session de notre Organisation

et associer la voix de mon pays à celle de toutes les

éminentes personnalités qui m'ont précédé à cette noble

tribune, pour formuler des prières ardentes pour plus de

paix et de sécurité dans le monde.

Je vous remercie.