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57ème Session Ordinaire de l'Assemblée Générale de l'Organisation des Nations Unies

Tuesday, 17 September 2002
Presenter: 
S.E.M. Mohamed el-Amine SOUEF
Location: 
New York

Monsieur le Président,
Monsieur le Secrétaire Général,
Excellences Messieurs et Mesdames les Chefs des délégations,
Honorables délégués,
Mesdames, Messieurs,

Une année vient de s'écouler depuis que le monde entier a pleuré les victimes de la tragédie du world Trade Center, et a condamné de la manière la plus formelle, ces actes barbares.

Aujourd'hui, du haut de cette tribune, et au nom de l'Union des Comores du peuple comorien, je voudrais saluer la mémoire de tous ceux qui, Unis ou ailleurs, ont subi l'injustice de ceux qui agissent sans foi ni loi.

Monsieur le Président,

Permettez-moi de vous féliciter chaleureusement, au nom de la délégation de l'Union des Comores que j'ai l'honneur de conduire encore une fois, ainsi qu'à mon nom personnel.

Permettez-moi également de vous faire part de toute la confiance et l'espoir que nous plaçons en Votre haute personne, pour mener à bien les travaux de cette session ; vous dont l'expérience cumulée et les qualités personnelles font de votre Excellence un diplomate averti.

Permettez enfin que j'exprime à Son Excellence Hang SEUN SOO, tout le plaisir que j'éprouve à dire notre admiration et notre reconnaissance, pour le travail remarquable accompli lors de la présidence de la précédente session.

A vous, Son Excellence Kofi ANNAN, un hommage appuyé pour la constance de votre dévouement au service de l'ONU.

L'ONU, cette organisation qui a un devoir à accomplir vis à vis de l'homme : le devoir de lui assurer les conditions de vivre dans la paix, la dignité et la prospérité. Il s'agit là d'un projet de grande envergure, d'une tâche immense, avec des difficultés certainement redoutables, mais qu'il faudra surmonter.

Il doit en être ainsi, car nous ne devrons, en aucun cas, reculer devant les obstacles. Des conditions s'imposent, pour faire de cette institution un réel garant des espoirs des générations présentes et futures. Celà passe par une véritable prise en compte de sa dimension d'universalité, qui appelle à une réforme de ses principaux organes. Ces derniers doivent pouvoir refléter et être adaptés à la réalité du monde actuel.

Par ailleurs, et dans un autre contexte, à ce nouveau schéma du monde politique, devra correspondre un cadre de développement qui tienne dûment compte des inégalités, mais aussi des spécificités existantes des uns et des autres.

De nombreux maux rongent notre planète, mais sont vécus à des degrés divers.

Les avancées du monde technologique au Nord contrastent avec la lutte acharnée du Sud, encore au 21è` siècle, pour des conditions de vie les plus élémentaires. L'extrême pauvreté du Sud, le SIDA, la tuberculose, le paludisme sont une offense à la dignité humaine. Le combat du sud, en vue de la survie de ses peuples n'a de sens que dans la mesure où le même écho retentirait également au nord.

Celà suppose une reconnaissance dans l'égalité des droits et dans l'inégalité des moyens de garantir ces derniers.

En Afrique, les formules telles que le NEPAD sont conçues pour faire face et remédier à une situation socio économique génératrice des maux les plus atroces.

Mais force est de reconnaître que sa viabilité est aussi tributaire de la bonne volonté du Nord, de contribuer pour en faire la solution adéquate aux problèmes majeurs du continent.

D'un autre côté, Monsieur le Président, nos pays placent leurs espoirs aux recommandations issues du Sommet de la Terre de Johannesburg, ce forum mondial qui a pris en compte l'être humain, dans toutes les dimensions de sa vie et de sa survie. Il faudra espérer que l'an 2015 verra véritablement se réduire la pauvreté de moitié, pour que nous puissions nous tourner, enfin, vers des priorités autres que la famine, les maladies, les guerres et j'en passe.

Il est grand temps, Monsieur le Président, pour nos pays, d'épargner à nos peuples les multiples affres de la guerre, les traumatismes chez nos enfants, de mettre fin aux pertes sans précédant pour nos économies, dues aux coûts exorbitants des armements, trop nuisibles à nos vies et à celle de notre progéniture.

Il est temps de prendre conscience de la lourde responsabilité qui est la nôtre, pour ne pas faire des générations futures des sacrifiés de l'histoire.

Monsieur le Président, d'un autre point de vue, la guerre n'a en réalité d'autre objectif que prouver à l'autre son propre degré et sa capacité de nuisance .

Dans cette optique, elle ne peut qu'être néfaste. La prise de conscience de cet état de fait a conduit les comoriens que nous sommes à bannir toute tentative pouvant d'une façon ou d'une autre nous conduire à l'affrontement.

Nous puisons cette force intérieure de la sagesse et de la culture comoriennes qui veulent que l'ont soit disposé à se pardonner. Mais elle trouve surtout son fondement dans notre religion qui prône la tolérance, la paix et l'amour du prochain.

Guidé par ces principes sacrés, le peuple comorien, après quatre ans de péripéties ayant marqué sa vie politico-sociale, s'est enfin retrouvé, réconcilié et a décidé de panser ses anciennes blessures.

C'est ainsi qu'en janvier 2002, après la mise en place d'un gouvernement d'union nationale de transition, des élections présidentielles en vue de choisir le Président de l'Union des Comores et ceux de chaque île Comores ont eu lieu. Est sorti vainqueur de ce légitime combat, pour la Présidence de l'Union, le Président sortant, le Colonel AZALI Assoumani.

A la suite de ce scrutin, chaque île se trouve dotée de son Président également, avec l'entière responsabilité de s'autogérer. En octobre, sont prévues des élections législatives visant à parachever la mise en place des institutions nationales, en dotant le pays de l'assemblée de l'Union et de celles des îles.

Cette prochaine étape tant attendue elle aussi revêt une importance capitale. En effet, avec la mise en place des parlements, seront traitées et réglées de nombreuses questions non encore élucidées par les constitutions des îles et celle de l'Union. Celles-ci ont souvent fait un renvoi à des lois organiques que seules ces assemblées pourront promulguer pour répondre à ces interrogations. Il convient de préciser et de reconnaître que ce silence des diverses constitutions sur certains aspects, crée une certaine confusion ou parfois une incompréhension, mais qui n'entrave pas pour autant le fonctionnement régulier de l'administration.

D'autre part, des commissions sont créées et sont à pied d'oeuvre pour examiner les modalités devant permettre progressivement le transfert des compétences aux autorités des îles autonomes, dans le respect des diverses constitutions élaborées.

Il est évident qu'une première expérience n'est pas toujours facile à vivre. Dans ces circonstances, ce transfert ainsi que les modalités de répartition du patrimoine se font parfois avec un certain désaccord des uns ou des autres, toutefois, fort compréhensible pour un pays qui, jusque là était géré suivant un autre système.

Cette situation s'explique d'un autre côté par l'absence de lois organiques devant apporter certaines précisions sur des aspects essentiels qui font actuellement l'objet de contestations de part et d'autre.

Nous sommes confiants qu'avec la mise en place des Assemblées des îles et de l'Union, ces incompréhensions seront dissipées, pour céder la place à l'harmonie nécessaire devant prévaloir dans la gestion de la vie politique des îles autonomes et de l'Union.

Monsieur le Président,

Je ne saurais faillir au devoir de transmettre de haut de cette tribune, la profonde reconnaissance du peuple et du Gouvernement comoriens à l'égard de tous les pays frères et amis et à toutes les institutions régionales et internationales qui nous ont soutenus en tout point de vue, jusqu'à la phase actuelle. Le concours de vous tous nous a été indispensable et ajouté à la sagesse du peuple comorien, celà nous a évité le pire, dans un petit pays où nous formons une famille. Nous rendons un vibrant hommage à votre action tous et nous formons le voeu de voir les autres crises qui menacent la paix et la sécurité dans d'autres régions du monde connaître un aboutissement heureux.

Nous faisons appel à vous tous, partenaires des Comores, pour continuer à soutenir notre pays en vue de son développement socio-économique.

Je vous remercie.